La Tribune.fr : la curiosité n’est pas seulement un vilain défaut !

Je remets enfin la main sur l’article que j’avais rédigé pour La Tribune au mois d’avril.. (nous sommes aujourd’hui le 6 août, je publie volontairement ? la date exacte de La Tribune) !

La Tribune.fr – 23/04/07

Delphine Desneiges

La curiosité n’est pas seulement un vilain défaut !

Il y a quelques années, Internet demeurait une vague notion qui ne prenait sens que pour les plus avertis d’entre nous. Aujourd’hui, la donne a changé : Internet est bel et bien un acteur incontournable, sur un plan professionnel tout autant que personnel. Le changement qui s’est opéré est d’autant plus déroutant qu’il s’est produit ? une vitesse absolument vertigineuse, proposant chaque jour une information plus riche, plus dense… mais aussi plus complexe. Comment, dès lors, faire la part des choses entre information pertinente et information inadéquate et peu fiable, ? plus forte raison avec la montée du web 2.0 ?

Les internautes ne sont pas des béotiens !

Le web est chaque jour plus « participatif ». Que ce soit via les blogs, via les forums ou via des initiatives telles que Yahoo ! Questions & Answers, n’importe quel internaute peut aujourd’hui non seulement rechercher une information de manière conventionnelle, en tapant une requête sur un moteur de recherche par exemple, mais également poster directement sa demande et obtenir une réponse très précise et le plus souvent, rapide.

Comment interpréter la fiabilité de la réponse ? C’est l? où, ? mon sens, il ne faut pas sous- estimer les internautes. Quel que soit leur degré de pratique, quelle que soit leur connaissance de l’internet, les internautes ne sont pas des béotiens : on aurait tort de les considérer comme tels. Rappelons-le, ils sont aujourd’hui près de 30 millions en France ? utiliser de manière régulière ce média… En d’autres termes, la majorité des français sont aujourd’hui rompus ? Internet. En revanche, nous ne sommes de toute évidence pas égaux face ? notre maîtrise d’internet. Si les enfants sont aujourd’hui formés dès le plus jeune ? âge ? l’utilisation de cet outil, la majorité se sont formés et se forment « sur le tas ». Raison pour laquelle il me semble fondamental de ne pas négliger les références connues de tout un chacun, ? l’instar de Google, avant de se lancer dans une recherche plus poussée. Tout comme il me semble fondamental d’identifier quelques sites clefs plutôt que de rechercher ? tout prix l’exhaustivité la plus complète en parcourant sans cesse davantage de sites Internet.

La quantité n’induit pas forcément la qualité

Que faites-vous lorsque vous êtes catapultés sur un terrain inconnu ? Dans un premier temps, vous essayez de vous familiariser avec votre nouvel environnement, en vous servant de ce qui vous semble le plus facile d’accès.

Dans le cas qui nous intéresse, les plus gros sites sont de ce fait bien souvent les plus fiables, d’une part, parce qu’ils s’imposent ? l’esprit de n’importe quel internaute, mais aussi parce qu’ils sont les plus évidents ? trouver. Ça n’est pas un hasard si ces sites l? apparaissent souvent dans les premiers résultats des requêtes lancées sur Google. Certes, Google ne fait pas le net, pas plus que l’audience d’un site ne conditionne la fiabilité de l’information qu’il délivre. Cela étant, cette audience constitue indéniablement un repère pour les internautes qui recherchent un avis simple, sûr et rapide.

Dans le même ordre d’idée, il me semble pertinent non seulement, de délimiter précisément les contours de sa recherche mais également de sélectionner un nombre limité de sites internet que l’on consultera pour trouver les réponses ad hoc. Cela peut paraître frustrant de laisser une partie de l’information de côté, mais il serait vain de vouloir prétendre ? une quelconque exhaustivité en matière de sources disponibles !

On ne va plus chercher l’information : c’est l’information qui vient ? nous

Quant aux différents moyens ou supports déployés pour présenter l’information, ils sont pour moi complémentaires de la prodigalité de l’information sur Internet, et oeuvrent au contraire ? donner ? tout un chacun un meilleur accès ? cette information. Si le nombre toujours plus important des sources d’information peut en effet conduire ? perdre l’internaute dans la jungle du web, la diversification des supports d’information ne participent pas de ce même phénomène, ? mon très humble avis. Ils permettent au contraire une démocratisation de l’information en proposant un accès adapté ? chacun.

Enfin, ? nouvelle organisation de l’information, nouvelles pratiques : via les alertes emails, la syndication RSS ou les abonnements aux newsletters proposées par la grande majorité des sources, qu’elles aient trait au web 1.0 ou au web 2.0, l’information n’est plus passive mais véritablement active : elle vient ? nous. Une donnée ? garder en tête dans le traitement de l’information recherchée.

Et si la curiosité était la clef d’une information fiable ?

Internet est indubitablement un outil dans lequel il faut s’immerger, se plonger et se perdre… pour mieux se retrouver. Face ? ce foisonnement de l’information et ? la diversification des supports qui la délivre, la vraie réponse pour y voir clair ne serait-elle pas tout simplement la curiosité ? La clef d’une recherche fructueuse sur Internet ne résiderait-elle pas principalement non pas dans notre connaissance ou notre maîtrise de l’outil, mais bel et bien dans la curiosité dont nous sommes capables de faire preuve lors de nos recherches ?

Encore faut-il non seulement être conscient de cette donnée, mais aussi et surtout, vouloir jouer le jeu, qui plus est dans ce contexte de course contre le temps qui caractérise aujourd’hui nos échanges, quels qu’ils soient…

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