Lecture de vacances #1 : Juliet, Naked, de Nick Hornby

Bon, là, j’avoue, je ne sais pas.

Je ne sais pas si j’ai tout compris au livre, tant la chute m’a déçue. Est-ce que parce que je l’ai consommé distraitement au bord d’une piscine ? Est-ce parce que j’avais déjà senti que Haute Fidélité et A propos d’un garçon décrits partout comme étant des chefs d’oeuvres ne me touchaient pas particulièrement, de mon côté ?

Peut-être.

Une chose est certaine : je n’ai pas accroché autant que je m’y attendais. Et je ne ressens pas l’enthousiasme qui touche à peu près 99% des lecteurs de ce livre. Et même si je n’aime pas forcément abonder dans le sens de la majorité (ce serait même le contraire, ne serait-ce que par principe) (vous avez dit têtue ?!), ça m’éneeeeeerve…. J’ai l’impression de passer à côté de quelque chose !

Oh, je ne dis pas que je n’ai rien aimé, hein. Bien au contraire. J’ai aimé la description de ces fans si absorbés par leur idole qu’ils en oublient de vivre (particulièrement bien aimé le parallèle que Nick Hornby induit entre ces forumeurs jusqu’au-boutistes et le fait que pour en arriver là, ils ne doivent VRAIMENT rien à faire de leur vie. C’est un peu facile, je vous l’accorde, mais comment ne pas y voir certaines analogies ?!).

J’ai aimé, aussi, cette femme qui se réveille à 40 ans et réalise qu’elle a laissé passé ses plus belles années sans s’en rendre compte, comme ça, en un battement de cils. Et qu’il est trop tard. Trop tard pour oser, s’envoler, rêver. Loin d’être pessimiste, cette vision des choses me séduit justement parce qu’elle est sincère et qu’elle s’inscrit en faux contre cette « positive attitude » dont on nous rabâche les oreilles, à grand coup de « il n’est jamais trop tard », « on a toujours le choix » et gnagnagna. Genre. Genre à tout moment on peut DECIDER… N’allez pas croire que je suis nihiliste, hein, simplement, voilà quoi. Parfois, on a pas le choix, justement. Et on a d’autre alternative que de subir, et de composer en fonction de ce que l’on subit. Eh oui, c’est la bisounours qui vous dit ça !  Mais je m’égare, là.

J’ai aimé ce petit bout de chou qui s’accroche désespérément à ce père évanescent. Et cette… famille, incohérente, douloureuse, fragile.

J’ai aimé la description de cette petite station balnéaire où le temps semble s’être arrêté, ne laissant que des vestiges de vie et des bribes de souvenirs auxquels les habitants se cramponnent férocement, croyant pouvoir justifier ainsi leur présent.

J’ai aimé, enfin, ce chanteur vieillissant, terriblement arrogant, déchu, fragile et attendrissant à la fois.

In fine, tout cela n’est pas si négatif, je vous l’accorde. Mais je suis déçue, et ce sentiment d’être passée à côté de quelque chose me laisse un goût d’insatisfaction latente, un goût amer d’inachevé, d’incompréhension qui me titillent les nerfs. Ah j’te jure, heureusement que je suis en vacances pour déconnecter et me reposer tiens !

Ce que dit la 4ème de couv’ : A Gooleness, petite station balnéaire surannée du nord de l’Angleterre, Annie, la quarantaine sonnante, se demande ce qu’elle a fait des quinze dernières années de sa vie… En couple avec Duncan, dont la passion obsessionnelle pour Tucker Crowe, un ex-chanteur des « eighties », commence sérieusement à l’agacer, elle s’apprête à faire sa révolution. Un pèlerinage de trop sur les traces de l’idole et surtout la sortie inattendue d’un nouvel album, « Juliet, Naked », «  »mettent le feu aux poudres. Mais se réveiller en colère après quinze ans de somnambulisme n’est pas de tout repos ! Annie est loin de se douter que sa vie, plus que jamais, est liée à celle de Crowe qui, de sa retraite américaine, regarde sa vie partir à vau-l’eau… Reste plus qu’à gérer la crise avec humour et plus si affinités…

Commentaires

Tu n’es pas la seule à avoir un avis mitigé sur ce livre 😉 Ceci dit, c’est l’effet que me font les livres de Nick Nornby en général !

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J’avoue avoir momentanément interrompu la lecture de ce livre (à la 30e page peut-être) au profit d’autres lectures mais j’y reviendrai et espère ne pas aimer moins que toi 😉
Il arrive parfois que les gens soient unanimes sur un livre et que l’on ne comprenne pas pourquoi… À suivre !

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J’ai lu ce livre en anglais, pendant mon année à Londres, et j’ai beaucoup aimé, sauf la fin soit, qui m’a laissée … sur ma faim.
J’ai néanmoins préféré High fidelity (as-tu vu le film, excellent ? ), mais je pense comprendre ce que tu ressens face à l’écriture de Nick Hornby, qui peut être déconcertante parfois. Et peut être n’est-elle pas desservie par la traduction en français ?

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J’aime beaucoup ce que tu dis sur cette histoire de ‘positive attitude’. J’ai souvent l’impression qu’on se fait avoir par par ce discours qui au final est culpabilisant (tu es malheureux et en plus c’est de ta faute car en fait c’est toi qui décide!). Il est bien vrai que la réalité est plus complexe que ça. Et sinon tu m’as donné envie de lire le livre! Je vis actuellement à Londres et je vais de ce pas à la bibliothèque du coin pour essayer de le dénicher.

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Je l’ai lu en anglais et j’avoue que je me suis arrêtée avant la fin, et puis je l’ai repris, mais j’ai été un peu déçue aussi sans arriver à savoir pourquoi!

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Tu voulais dire « on n’a PAS d’autre alternative que de subir » ? sinon je comprends pas

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J’aime bien ses romans d’habitude, je trouve qu’ils fonctionnent bien, mais je n’ai tenu que 50 pages sur Juliet. Peut-être plus tard…

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100% d’accord avec ton commentaire, quoique j’aurais été plus dure…en plus j’ai trouvé certains passages d’une grande niaiserie. Et puis surtout … le style est vraiment quelquonque, il faut le dire!

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tu sais les plus belles années c’est aussi (souvent) après 40 ans…!

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J’ai dit le contraire ? 🙂

Pour ma part, je l’ai fini il y a peu et j’ai beaucoup aimé ! Je ne suis pas une grande « littéraire » mais j’ai accroché, je l’ai lu rapidement, facilement, avec intérêt et j’ai apprécié tous ces mondes qui se rencontrent ! :o)

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Je chercher un livre a lire et je crois que je viens de trouver.
Après lecture je viendrais faire pars de ma pensée sur ton blog .

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Avec plaisir !

Je l’ai lu et j’ai aussi eu un avis assez mitigé. J’ai adoré toute la première moitié en fait, puis petit à petit de moins en moins… Autant le début est très drôle, sarcastique, limite caustique (l’auteur se moque de ses héros avec un mélange de tendresse et d’ironie, j’adore), autant la fin devient plus convenue, avec plein de bons sentiments, de « happy end », souvent au détriment de la légèreté, de l’humour et de la vraisemblance ! La fin est en effet assez… bidon 🙂

Donc rassure-toi, je ne pense pas que tu sois passée à côté de qqch… ou alors on est plusieurs à être passés à côté !

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de mon coté j’ai du lire les 50 1ère pages et je n’arrive pas :(, je n’accroche pas…

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Ah zut, je viens de le finir et j’ai absolument adoré ! Du coup j’avoue que j’ai lu ton article et les commentaires en diagonale, j’aime bien rester sur mes souvenirs ! 😉 (Sinon je ne sais pas si ça peut jouer, mais je l’ai lu en anglais, la traduction est peut-être mauvaise ? …On y croit ! ^^)

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Alors, tu sais quoi, je pense que tu as raison. Sisi ! Quand on peut, lire une oeuvre en « vo », si je puis dire, est indéniablement précieux. rapport qu’on perd toujours un peu de saveur au détour d’une traduction.

Je n’irais pas jusqu’à le relire en anglais mais une prochaine fois, je penserai à ta sage décision 🙂

Peut-être est-ce un livre pour garçon attardé fan de rock ? Essayez donc le dernier Olivier Adam. Un chef d’œuvre sur les tourments de la femme de 40 (?) ans.

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Euuuh « garçon attardé fan de rock » ? Moi pas comprendre.

C’est vrai que c’est dommage, mais je trouve que même très bien traduit, un livre lu en français perd forcément un peu de son charme… Et puis l’humour, les références, j’ai toujours peur de rater des subtilités qui auraient été francisées ! Je dois être traumatisée par les traductions de films ou de séries, qui sont souvent assez mauvaises…!

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