La rivière et son secret, de Zhu Xiao-Mei

Dernière lecture, ou presque, faite pendant les vacances (…!) : La rivière et son secret de Zhu Xiao-Mei. Un livre qui m’a fait l’effet d’une véritable bombe… Ce qui explique certainement pourquoi j’ai tant tarder à vous en parler : j’avais besoin de le mûrir, le savourer et le digérer longtemps après l’avoir refermé.

La rivière et son secret est un livre autobiographique. Zhu Xiao-Mei y livre son histoire : celle d’une jeune fille extraordinairement douée pour la piano et dont la vie bascule avec l’avènement de la Révolution culturelle chinoise. Parce qu’elle est issue d’une famille « bourgeoise », elle est envoyée en camp de rééducation. Elle y passera plus de cinq ans. Cinq années qui vont la broyer et réduire ses talents de pianiste à néant… ou presque.

Loin d’être larmoyant, ce livre est avant tout un formidable témoignage. Que sait-on finalement de la Révolution culturelle chinoise ? Pas grand chose… Sortis des grandes lignes et des grandes théories des manuels qu’on a pu consulter ça et là, on a juste quelques clichés en tête (enfin vous peut être pas, mais en ce qui me concerne, je le confesse, je n’ai jamais creusé plus avant cette période de l’histoire).

En marge de ce récit de vie, Zhu Xiao-Mei se raconte et dévoile ensuite le parcours qui a été sien, jusqu’à être l’une des plus grande pianiste de la planète. A travers son récit, je sentais mes doigts vibrer, moi qui ai laissé tomber le piano depuis pfff, au moins tout ça, et qui ai des velleités de m’y remettre depuis.. Pfff au moins tout ça.

Bref, vous l’aurez compris : ce livre est une pépite incroyable… Ne la manquez surtout pas !

Ce que dit la 4ème de couv’ : Pékin, 1969. Zhu Xiao-Mei est un « être de mauvaise origine » ; autrement dit, elle appartient à une famille de bourgeois cultivés. Une tare d’autant plus lourde à porter à l’époque de la Révolution culturelle chinoise que la jeune Xiao-Mei a un don précoce pour le piano et une passion pour la musique dite décadente – Shumann, Mozart, Bach.
Afin d’éradiquer en elle tout désir autre que celui de mourir pour Mao, elle est envoyée en camp de rééducation par les autorités de la Chine communiste.

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Quelques années plus tard, Xiao-Mei n’a plus rien d’une bourgeoise cultivée, plus rien d’une pianiste, plus rien d’une artiste – plus rien d’un être humain, avoue-t-elle. Son unique livre : le Petit Livre rouge ; son unique souci : éviter une nouvelle séance d’autocritique ; son unique rêve : manger à sa faim. Le pouvoir communiste chinois a gagné !
Mais un jour, Xiao-Mei trouve dans le camp un vieil accordéon. Elle caresse les touches, se risque à jouer un accord, quelques notes de musique s’élèvent… Par enchantement les années perdues s’effacent, les rêves reviennent, l’espoir renaît : Xiao-Mei se jure qu’elle rejouera du piano, envers et contre tout.
Partie de Chine dès les premiers signes d’ouverture, en 1979, elle reprend ses études musicales aux États-Unis tout en travaillant pour survivre comme baby-sitter, femme de ménage, serveuse, cuisinière… Puis elle s’exile – encore –, à Paris. Et là, le miracle survient : pour la première fois, on l’écoute, on lui donne sa chance… Sa carrière est lancée : désormais, elle ne s’arrêtera plus. Aujourd’hui Zhu Xiao-Mei est célébrée dans le monde entier par une critique unanime et un public toujours plus nombreux comme une pianiste virtuose et une immense artiste. Ses concerts font salle comble.

Commentaires

Merci pour cette référence. Je vais peut-être me laisser tenter.
Personnellement, je suis en train de commencer « Les portes de Québec »: une épopée familialle sur le Québec du XIXième siècle. Pas mal non plus.

http://happyme.skynetblogs.be/

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Intéressant, un billet qui me donne envie de découvrir ce livre !

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Ecoute c’est drôle quand même, j’ai terminé hier « La Couleur du Bonheur » de Wei Wei qu’une amie m’avait conseillé, qui se passe entre 1930 et 1985 en Chine, et dont les événements sont rythmés et influencés en grande partie par cette fameuse révolution maoiste de laquelle on se dit qu’on est bien contente d’avoir échappé… Mais aussi les traditions ancestrales et tellement lourdes et étouffantes, les joies, les peines, les difficultés… Il y a un tel optimisme dans ce livre malgré les circonstances que c’est comme une bouffée d’air ! Un genre de saga d’une famille chinoise sur presque un siècle… Voilà, au cas où tu aurais envie d’enchaîner 2 livres sur la Chine ! (perso moi je commence le Delerm, puis le JK Rowling ;-)) !
Bises !

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Mille mercis !
J’ai eu l’extraordinaire chance de l’entendre en concert le 29 juillet dernier en l’église de Chateloy lors du Festival de Musique en Bourbonnais ; vous ne saurez jamais combien
votre communiqué peut m’émouvoir.

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J’ai adoré cette lecture il y a deux ans lors de ma première semaine en Chine. C’est beau et frappant.

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(Si tu aimes le piano, il faut absolument que tu lises « La vie de Listz est un roman » de Zsolt Harsanyi)

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