Street Art View de Google Street View : je ne sais pas.

Photo de la Nuit du Street Art, quelque part en 2009

En lisant un des twitts de Presse Citron, j’ai appris que Google lançait Street Art View : un Google Street View dédié au Street Art. Gniii !

Le principe est simple : sur Street Art View, tags, collages ou graff sont indexés et géolocalisés sur un planisphère made in Google Maps et visibles via Google Street View. Mieux : vous pouvez partager vos trouvailles en les envoyant au site avec leur position GPS. Aaaah, la magie du web 2.0…

A première vue, j’étais, vous l’aurez compris, plutôt intéressée par ce nouveau service.

Et puis, à vrai dire et avec un peu de recul, je ne sais pas franchement si c’est une bonne chose, c’t’histoire.

D’abord, parce que le Street Art se démocratise de plus en plus. Ce qui pourrait être valable, certes. Mais franchement, quand je vois, par exemple, les vitrines d’Alexandre Paris croisées au gré d’un trajet en scooter la semaine dernière, franchement… ! La manière dont la plupart des gens interprètent ce mouvement fait peine à voir. Le Street Art, en somme, c’est un peu comme les blogs « mode » : il en faut partout, tout le temps et parce que c’est « tendance », you know. Même si on ne comprend pas toujours très bien à quoi ils servent.

Je suis dubitative ensuite car seuls 5 artistes – parmi les plus connus qui plus est – sont référencés sur Street Art View. D’accord, sur ce point précisément, je n’ai pas testé en mode collaboratif… il se peut donc que ma remarque soit nulle et non avenue.

Je suis dubitative enfin et j’émets quelques réserves dans la mesure où Street Art View est… sponsorisé ? revendiqué ? ou en tout état de cause, labellisé par RedBull. Et là, y dit qu’y voit pas l’rapport… Non ?

Edit : ah, et tiens, une autre réserve que j’ai oublié de mentionner. Le Street Art étant par essence éphémère… comment les archives vont-elles être gérées ? Non franchement, je ne suis pas fan.

Commentaires

Encore une façon de s’approprier et monétiser l’Art de rue, non ? Même si je suis ravie de cette ascension et avis trouvé magnifique des expos comme le Tag au Grand Palais, il ya un moment où il n’y a pas, comme tu le dis, que 5 artistes dans les rues, et puis le sponso d’une marque ça craint 🙁

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Les expos comme Tag sont indispensables. Mais là, oui, je partage ton avis.

J’aime le fait de tomber par hasard au détour d’une rue sur du street art…pourquoi vouloir industrialiser ce phénomène??

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Phénomène éphémère qui plus est … !

Fan de street art, j’ai tout de suite été voir bien sur! D’après ce que j’ai pu voir, il n’y a pas d’archives, on se base sur les photos qui ont été prises à un temps T et si on le connait, on donne le nom de l’artiste qui a fait l’oeuvre qui se trouvait sur le mur à ce moment la.

J’étais aussi sceptique car le street art est par essence éphémère mais
– j’aime le fait de pouvoir revoir des oeuvres aujourd’hui disparues
– et surtout peut etre que quand j’irai dans une nouvelle ville ca pourra me donner une idée des quartiers ou aller pour voir du street art!!

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Bonne analyse 🙂

un des points positifs si archives il y a : les graffeurs pourront trouver le moyen de garder leurs œuvres quand faute de temps ils ont du partir sans prendre de photo! ce qui est souvent le cas.

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Mais tu crois que les graffeurs veulent à tout prix garder une trace de leurs œuvres ? (ma question est peut être con, note).

Je veux dire, un des principes de base du Street Art est son caractère éphémère.

En parlant de street art, hop, un lien vers un article du Monde qui pourrait t’intéresser (sans pour autant faire avancer le débat j’en suis consciente): http://bit.ly/dRlbbM

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Merci ! Je file lire ça dès que j’ai deux minutes 🙂

Je suis tombée là dessus ce matin devant télé matin, et j’avoue que j’suis pas convaincue non plus

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Voilà.

A première vue je suis d’accord avec toi mais il faudrait que j’aille voir ça de plus près… Bonne journée!

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Bonne journée !

Moi aussi j’avais fait un article sur mon blog sur le Street Art à Nantes, on m’a posté en commentaire le fameux lien Google…
Je trouve que ça casse la magie du Street Art…
si on sait où sont cachées ces petites touches d’art urbain, c’est beaucoup moins drôle ! En tout cas à mon avis…

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Oh tu sais, je ne pense pas qu’on puisse répertorier toutes les oeuvres. Déjà, parce qu’il en existe de nouvelles chaque jour. Et ensuite parce que vu le peu d’indexations à ce jour.. Mais oui, ça ôte un peu de magie à l’ensemble.

Ou comment traquer les graffeurs en toute discrétion…

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Je ne sais pas si j’aurais dit traquer, ça fait un peu théorie du complot… non ?

je trouve cette initiative contraire au concept du street art qui doit être, à mon avis, spontané, inattendu et éphémère.

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Eh ben voilà, on est d’accord.

Il est vrai que cette idée est assez étonnante. Surtout pour un art éphémère et qui est tout sauf prévu.
Mais c’est tendance, alors forcément, tout le monde s’y met !

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Pour rebondir sur ce qu’a dit Marie, les artistes prennent très très souvent des photos de leurs oeuvres, pour preuve qu’ils veulent en garder une trace (pour certaines, cela représentent plusieurs heures, voir jours de travail) et si ce n’est pas les artistes, ce sont les fans comme moi qui se chargent d’immortaliser les murs 😉

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Ouach, c’est un peu l’effet kiss-cool cette affaire.
D’un côté, ça plaît, ça nous amuse… On s’extasie de l’omniprésence et de l’innovation made in google même si Fatcap (http://www.fatcap.com/) proposait déjà un service similaire.
ça reste néanmoins inquiétant… Le street art, aux musées, au ciné, sur google… Une redéfinition du genre semble en marche et fait craindre en une industralisation et marchandisation de masse.
J’ai également mis un petit post sur mon blog: http://www.petiteshistoiresdelart.com/2011/02/et-si-street-art-view-sonnait-le-glas-du-street-art.html

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