5 ans… !

©Photo Marie-Paola Bertrand-Hillion 

5 ans. Depuis 5 ans, je suis freelance… L’écrire ne m’aide pas franchement à le réaliser !

En 5 ans, il s’est passé tellement de choses… J’ai travaillé avec 4 stagiaires et 2 CDD formidables et qui m’ont aidée à penser mon quotidien en un peu plus grand. J’ai ouvert puis fermé un lieu, organisé 67 événements dans ce lieu, conduit un chantier de rénovation ambitieux et passé un nombre incalculable d’heures à faire en sorte que tout soit le mieux possible. J’ai rencontré des centaines d’entre vous, aux différents événements ou aux vide dressings. J’ai monté un groupe de coaching d’entreprises individuelles avec une partenaire formidable.

J’échange quotidiennement avec beaucoup d’entre vous, je n’ai jamais compté le nombre de messages que j’envoie chaque jour mais le rapport m’indique que je passe en moyenne 2h30 par jour sur IG, auxquelles il faut ajouter le blog et les mails, bien sûr. J’ai occupé 4 bureaux différents, partagé mon quotidien avec un développeur, un expert SEO, une entrepreneuse dans le tourisme, des ingénieurs spécialisés en chatbot, une blogueuse, un agent d’influenceurs, une RP. J’ai travaillé sur des missions un peu folles qui m’ont amenée à voir ma tête s’afficher en grand dans des boutiques du monde entier (improbable !), dans des magazines, sur les internets mondiaux.

J’ai eu peur, souvent, surtout sur des questions comptables et encore plus fiscales. J’ai été très fatiguée, je le suis souvent, j’ai été déçue, quelques fois. Je ne me souviens pas des dernières vacances ou simplement des week-ends où je peux oublier mon portable dans un coin. Je ne me suis pas sentie et ne me sens pas toujours légitime, mon métier « paillettes » et le nombre de personnes qui évoluent dans le même secteur que moi me donne souvent le vertige et me font sentir toute petite petite.

Oui, mais je n’ai jamais regretté mon choix et je me suis aussi énormément éclatée, à un point tel que même si rien n’est jamais acquis lorsqu’on est freelance et que mon quotidien est pavé d’innombrables incertitudes, je ne suis pas sûre que je serais capable de travailler à nouveau pour une entreprise, un jour. Bien sûr, il ne faut jamais dire jamais… mais aujourd’hui, c’est sûr, je signe encore !

Et parce que ce petit 3615 MaVie ne vous sert sûrement pas à grand chose, voici quelques enseignements que j’ai pu tirer de ces 5 années. Ils sont à prendre pour ce qu’ils sont, des pistes plus que des conseils, pour voir votre vie pro en plus wow !

Bien s’entourer

C’est certainement le plus difficile, que ce soit lorsqu’on est salarié ou indépendant. J’ai eu une stagiaire ingérable, une fois, j’ai cru que j’allais y laisser ma peau. Avant de trouver l’agent avec qui je travaille depuis septembre 2017, j’ai aussi tenté plusieurs options qui se sont toutes avérées foireuses, à tel point que je finissais par croire que je ne trouverais jamais ce que je cherchais. J’ai travaillé deux ans avec des coachs d’entreprise pour m’aider à sortir de ma zone de confort, ça a été la meilleure décision de ma vie.

Bien s’entourer, ça marche aussi dans sa vie perso : quand on entreprend, la frontière entre vie privée et vie pro est souvent floue et avoir les bons partenaires au quotidien ne peut que vous aider à vous sentir mieux et donc, à mieux travailler… !

Oser

Ce que je retiens de ces 5 années d’indépendance, c’est qu’il faut oser, essayer, tester. On a souvent l’impression qu’on va se planter, que ça va être la honte absolue, mais en réalité, nos actions ne sont pas tant épiées que ça. Surtout, il existe mille petites actions sur lesquelles on peut tenter d’aller plus loin sans que ce soit un souci si on arrête.

Un exemple ? Les vidéos que j’ai faites pendant un an : je voulais me relancer dans la vidéo (j’avais animé les « deedeecasts » il y a … beaucoup trop longtemps !, et j’avais adoré l’expérience). J’ai donc bossé avec des amis qui ont une société de production et qui m’ont aidée à penser un nouveau programme, la « Deedee Factory » puis « Ici Deedee« . Sauf que : on ne déboule pas comme ça, la bouche en coeur et même quand on a déjà une bonne visibilité sur son blog et IG sur YouTube. Le programme me coûtait 1000 euros par mois pour 4 épisodes d’une à 5 minutes, il ne me rapportait quasiment rien, et je passais en moyenne 15 jours par mois pour orchestrer le contenu, les interviews, trouver les lieux de tournage etc. Il a bien fallu se rendre à l’évidence, ça ne prenait pas. J’ai arrêté. Est-ce que ça m’a déçue ? Oui. Est-ce que j’en suis morte ? Non. Est-ce que je suis passée pour une bouffonne ? Je ne crois pas ! Il y a clairement des choses plus graves dans la vie.

Dédramatiser

C’est un peu le corollaire du point précédent. Vous le savez, j’ai mis 3 ans à oser quitter mon poste de Rédac chef de Cosmopolitan.fr. J’attendais le déclic qui ne venait pas, jusqu’à ce qu’une personne me demande « mais je ne comprends pas, tu as peur de quoi, de mourir ? ». C’était idiot, comme question, évidemment. Mais elle m’a aidée à réaliser qu’il ne tenait qu’à moi de courir ce risque qui au fond, n’était pas si grand que je me le représentais.

Lâcher prise

Le quotidien d’un entrepreneur est pavé d’épreuves plus ou moins grandes et de déceptions plus ou moins grandes, elles aussi. Longtemps, je ruminais pendant des jours entiers, cherchant ce que j’avais bien pu dire ou faire pour susciter telle ou telle réaction. Si j’essaye toujours de me remettre en question, je préfère aujourd’hui consacrer mon énergie à des sujets plus constructifs : je crois que j’ai compris qu’il fallait que j’arrête d’attendre des réponses, parfois. Et vous savez quoi ? Ce n’est pas grave, du tout. Il y a tellement de choses plus importantes dans la vie… (Appelez-moi Maîtresse Zen…!).

Déculpabiliser

Un des avantages à être freelance, c’est qu’on peut s’organiser comme on veut. Si je le souhaite, je peux aller chez le coiffeur en pleine semaine et en pleine journée, je peux compenser et travailler le soir, ou le week-end. C’est moi qui choise.

Pourtant, pendant très longtemps, je ne me suis pas autorisée à m’offrir cette souplesse. Mon métier a déjà l’air tellement cool, j’avais peur d’être jugée et de passer pour une glandeuse professionnelle… Quelle erreur, « l’avis des autres, c’est la vie des autres », non ?!

Méditer

Ça, c’est tout nouveau et j’ai encore du mal à m’y tenir mais les quelques séances que j’ai réussi à faire depuis la rentrée m’aident grandement. On a toutes des journées de dingues, à courir dans tous les sens et à remplir mille tâches aux antipodes les unes des autres. Se poser quelques minutes le matin avant de démarrer la journée me permet de m’extraire quelques instants des turpitudes du quotidien pour y plonger plus sereinement ensuite. J’utilise Headspace, que je préfère à Petit Bambou. C’est évidemment parfaitement arbitraire et personnel !

Apprendre à dire non

Qu’il est difficile, ce point là… Il n’est pas totalement acquis de mon côté ! Quand on est freelance et me concernant, influenceur, c’est assez flippant d’avoir une visibilité de business à 2 mois à peine. On est alors tenté d’accepter tout ce qu’on nous propose. Ça rassure et puis… il faut bien payer le loyer ! Et pourtant… Dire non, c’est aussi s’ouvrir à d’autres opportunités pro plus intéressantes, passer une soirée avec ses amis ou son mec plutôt que d’enchainer un énième évent auquel on n’a pas vraiment envie d’aller mais auquel on va pour occuper le terrain et montrer qu’on existe toujours… par exemple.

Trouver sa place

« T’es pas une muse » m’a un jour balancé un pote avec qui je travaillais. Sur le coup, je l’ai hyper mal pris. Pour qui il se prenait, ce mec, pour me balancer ça comme ça ? Et qu’est-ce qu’il y connaissait, d’abord, à mon métier, pour me livrer cette analyse que je jugeais grossière ?

Depuis, l’idée a fait son chemin et je me rends compte que non seulement, il a raison, mais qu’en plus ça me va très bien comme ça. Je n’ai pas des millions de followers, et si des marques me font régulièrement confiance pour être leur égérie, je ne suis pas une tête de gondole qu’on placarde à tout va. Vous n’êtes « que » 68000 et quelques à me suivre sur Instagram, ce qui justifie que certaines marques ne souhaitent pas travailler avec moi. Et vous savez quoi ? Ça me va parfaitement bien ! Je n’aimerais pas montrer ma gueule toute la journée sur Instagram, j’estime que je la montre suffisamment. Je suis influenceuse, ce qui ne m’empêche pas d’être influencée à mon tour, que ce soit par des muses, mais aussi et peut être surtout par des quidams. Parce que si j’ai un profond respect pour les muses, je suis plus touchées par toutes ces « girls next door » dont je crois pouvoir me revendiquer.

S’amuser

Dernier point et non des moindres… S’amuser ! On peut évidemment entreprendre pour mille raisons : devenir riche, être connu, gagner la reconnaissance de ses pairs ou de personnes qu’on admire. Parmi toutes les raisons qu’on évoque, on en oublie souvent une : s’amuser. Pour moi, c’est essentiel. Au vu du temps et de l’énergie que j’investis dans ma petite entreprise, si je ne me marre pas un peu, autant vous dire que je raccroche tout de suite… !

 

Voilà. Je voudrais en profiter pour vous remercier, je crois que je n’ai jamais assez d’occasions de vous dire que tout ça, c’est aussi grâce à vous. Merci de me suivre, d’échanger, de commenter, de critiquer de manière bienveillante et avisée. Vous êtes sacrément chouette, tu sais ?!

Merci aussi à toutes les bonnes fées qui se penchent régulièrement sur Deedee, Emilie, Clémence, Charlotte, Maxime, Elodie, Frédéric, Marie-Paola, Clara…

Et vous, vous avez d’autres expériences à partager ? Si vous avez des questions à me poser à propos de l’entrepreunariat ou de mon quotidien, n’hésitez pas ; je ne suis pas sûre d’avoir la réponse mais je peux tenter !

Commentaires

Bravo pour ce parcours où je me retrouve dans quelques points.
J’ai (enfin) eu le déclic pour me lancer en rencontrant aussi une personne, qui m’a permis de changer de point de vue.
En fait tout est une question de point de vue, de partage, d’ouverture, chose que je ne fais pas assez souvent finalement.
Merci pour cet article Delphine

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Mais oui, tellement ! Bon vent dans ta nouvelle aventure pro alors !

Tu dis qu’on est chouette, mais tu sais, on attire souvent les gens qui nous ressemblent ;-). Tu es super chouette et on te suit entre autre pour ça.
Sinon, j’ai ma réponse pour les deedeecasts que j’aimais beaucoup, mais je comprends mieux pourquoi tu les as arrêtés. Merci pour ce partage de bons conseils et pour ce que tu es qui « transpire » ( j’avoue le verbe n’est pas très beau) dans tous tes posts. Longue vie à ton blog et ton IG.
Je me prépare à changer de vie. J’ai peur, mais je suis excitée en même temps. Forza !

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Merci Fanny, venant de toi qui me suis depuis… tout ça, ça me touche d’autant plus ! Oui, j’aurais adoré continuer la vidéo mais c’était beaucoup trop cher et chronophage. Je ne sors pas avec le bon mec, il n’est ni vidéaste, ni photographe, ni webmaster,j’ai mal choisi :))))

Bonjour Delphine,
Ton post me donne envie de te dire « merci pour tout ». Il y a pleins de petits détails que j’aime ici: voyages, mode déco, photos, photos de la tour Montparnasse (que je déteste, pourtant) le matin….Je crois que c’est surtout l’esprit de l’ensemble qui me plaît: partage, légèreté, humour… Amuse-toi encore longtemps, pour notre grand plaisir!

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Mille mercis pour ce post Delphine!
Je vous suis depuis très longtemps et je continue à lire avec un plaisir gourmand vos articles
Voilà un mois que j’ai fermé mes comptes Insta et FB (Comme cela fait du bien! passés les premiers moments de réel manque……accro que j’étais!) et j’avoue que vous me manquez mais je vous retrouve ici et c’est parfait.
Soyez heureuse, audacieuse, libre, généreuse, rieuse, tendre, amusée, concernée
Soyez vous!
Plein de bises virtuelles mais sincères

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