« T’as qu’à pas téléphoner, poufiasse ! »

C’est par ces paroles ma foi fort sympathiques que j’ai été cueillie à la sortie du boulot, vendredi dernier, peu de temps après que l’osthrogoth à l’origine de cet instant de poésie courtoise ne tente de me déboiter l’épaule pour se frayer un chemin sur MA trajectoire. Genre c’est vrai, quoi, j’avais qu’à anticiper qu’il allait me rentrer dedans. Évidemment.

Alors ? Je m’interroge. Je m’interroge sur cette agressivité latente à laquelle chaque parisien est fatalement soumis à un moment où à un autre (notez que je ne suis pas sûre que les parisiens aient l’apanage de la muflerie) (quoique), alors que dans le même temps, tout concourt à nous faire croire qu’on est tous une grande famille unie pour le meilleur et pour le pire.

C’est  vrai, ça. On ne se parle pas dans la vraie vie, mais on a plus de 4000 followers sur Twitter avides d’échanger avec nous. On salue à peine son voisin du bout des lèvres mais on request n’importe quel quidam vaguement croisé à une soirée sur Facebook. On se fait constamment écraser les pieds, insulter, calomnier, mais on peut toujours se balader avec une panarde « free hugs » pour faire genre tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Et puis, on peut aussi se procurer ces petits livres dont je voulais vous parler aujourd’hui, les Textopolitains. « Je vous trouve très beau« , « Vous êtes d’une élégance rare« , « Moi aussi j’adore cette chanson » sont autant de bons mots que ces trois mini livres renferment. Des dizaines et des dizaines de mini pancartes à dégainer sous le nez de ses voisins de strapontin pour leur faire comprendre « tout ce qu’on n’a jamais osé leur avouer ».

Tenez, moi, par exemple, vous croyez que si j’avais dégainé cette pancarte au mufle de la place de la mairie, il se serait excusé platement de m’avoir molestée et insultée ?

J’ai comme un doute.

Qui tente, alors ?

Post scriptum : sinon, je fais dans la racole mais je vous préviens, il risque d’y avoir un truc un peu cool qui se passera sur la page du blog sur Facebook. Si vous voulez voir de quoi il s’agit, voire, en être, adhérez 😉

Edit : pffff me suis trompée de lien pour Facebook. Blonde powaaaaaaa…. Le lien est à jour, la page est accessible à cette adresse.

Commentaires

J’avoue, je plaide coupable d’une certaine agressivité dans les transports mais avec plus d’1h15 de trajet par jour, entre les problèmes de rer, les bouchons d’après le rer…je perd parfois mon sang froid. ..et je ne suis pas sure que ces petites pancartes m’aident ou me fassent sourire si on me les degainent sous le nez…

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Mais tu ne traites pas les filles de pouffiasses quand même, si ?

Sympa ces ptits bouquins… ça m’aiderait bien des fois.
Moi, je veux bien te suivre sur ton blog, mais nous avions la discussion hier: Je t’ai envoyée une demande et apparemment tu ne la trouves pas… peut-être si tu m’en envoies une….?

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Je t’ai répondu via FB. Sorry, j’ai pas trop le temps là, mais promis, dès que j’ai deux minutes, je m’achète un manuel de FB et je potasse pour tout comprendre 🙂

J’essaie de ne pas céder à cela de mon coté mais bon…parfois…

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Non mais idem, tu n’insultes pas les gens, quand même ?

Un sourire, c’est le seul remède. Je fais partie des éternels couillons qui disent pardon quand on les bouscule ou qui sourient quand on les agresse. Assez souvent, ça marche!

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Quand je suis bien lunée, c’est aussi ma technique. Quand on me lâche la porte dans la figure, par exemple, je lâche bien fort un « merci ! ».

ça fait partie des raisons pour lesquelles j’ai quitté la région parisienne. depuis ça va mieux…

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Oui.. Je veux bien te croire !

Ca serait bien de commencer à être sympa dans la vie en effet, mais je ne suis pas sûre que ces petits livres aideront tant que ça… Comme tu dis, déjà il faut pouvoir les sortir!!!

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J’essaierai pour voir. Je suis joueuse 🙂

A pied ça ne m’arrive pas souvent, mais en voiture, j’avoue que je réagis de plus en plus de cette façon vis-à-vis de mes « agresseurs » : quand on me klaxonne ou qu’on force le passage, je respire un grand coup et je fais mon plus beau sourire, souvent ça destabilise en face mais pas toujours…

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Pas toujours, je confirme…

J’aime le concept de ces jolis p’tits livres mais pas sûre d’oser les dégainer :-/

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Je te dirais si ça marche (peur de rien !)

Perso, j’ai une pancarte « Respire-Inspire-Yoga-Chakras- sur mon bureau, que je dégaine à chaque fois que mes collègues s’excitent pour avoir des goodies (le lot quotidien de tous ceux qui travaillent au service com d’une boîte, les réclamations de goodies…)

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Un test très sérieux avait été fait par je ne sais plus quelle université (mes sources laissent à désirer…). Un passant perdait un billet devant une personne. Cette personne gardait ledit billet dans 70% des cas.
On a reproduit ce cas de figure en ajoutant une étape : une tierce personne demandait son chemin à la personne devant laquelle le billet serait plus tard perdu et la gratifiait d’un « vous êtes une belle personne ». La tendance s’inversait, dans 70% des cas, le billet était rendu. (je suis claire ?)

Comme quoi, on a tous besoin de petites phrases qui font du bien ! Alors bonne journée 😉

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Si si, j’ai compris l’idée 🙂

On dit souvent qu’un sourire arrange beaucoup de choses. Bon. Je suis malgré tout un peu dubitative, même si j’aimerais y croire.

Dimanche, je me suis fait agressée en bas de l’appart. Je rentrais tranquillement, une cigarette au bec (c’est moche de fumer, oui je sais)… Un homme de 25 ans me demande de lui donner une cigarette, je refuse (si on devait donner à tous ceux qui demandent dans la journée, on se retrouverait délestés d’au moins 1/2 paquet par jour…). Là, il me traite de moche. Je réponds « merci ». Il se met alors à m’insulter violemment. Je trace ma route, me retourne et lui dis « je ne sais pas où vous avez été élevé, mais votre comportement est honteux ». Puis, je continue à marcher.
Sauf que je n’avais pas entendu qu’il revenait vers moi. Il m’a littéralement sauté à la gorge, a serré. J’ai été obligée de lui donner un coup là où je pense pour me libérer et j’ai couru jusque dans le restau chinois ouvert au coin de la rue.

Et là, le mec ne s’est pas décontenancé. Il est entré dans le restaurant, m’a insultée, m’a poussée, m’expliquant qu’il avait fait de la prison alors que c’était pas moi qui allait lui faire peur. Le restaurateur a décroché le téléphone pour appeler la Police et il s’est enfui à toutes jambes.

Moi, je suis restée dans le restau, tremblante comme une feuille et je me suis mise à éclater en sanglots.

Tout ça pour une cigarette, pour un type mal élevé. Je ne comprends pas dans quel monde nous vivons. Cette violence gratuite me fait clairement flipper. Et je pense pas qu’un message cool et mignon comme ceux que tu as montrés en photo auraient pu m’aider. Un mufle reste un mufle. Malheureusement.

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Ça n’est malheureusement pas à un mufle auquel tu as eu à faire, mais à un fou furieux…

Comme si nous n’étions pas déjà assez stressé comme ça… C’est hyper frustrant ce genre de situation, réagir? ne pas réagir? Je suis surprise par l’agressivité des gens à chaque fois que je reviens sur Paris. Quand on y vit ça semble normal, quand on y revient ça nous choque un peu! J’etais frappée recemment par les petits messages de la ratp dans le bus, rappelant les règles de savoir vivre « élémentaires » : céder sa place à une pers agée, ne pas faire profiter la terre entière de sa conversation téléphonique (certes forte intéressante)…
Perso je ressens moins ce genre de situation à Londres (le flegme britannique?), la courtoisie existe un peu plus dans les transports en communs par ex.
Sinon j’aime bien l’idée des textopolitains, on peut se les procurer où? (je fais la maline mais je ne suis pas sure d’etre capable d’en dégainer un!)

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Oui, j’ai moi aussi l’impression que Londres est une ville moins corrosive que Paris.

Pour les petits livres, tu peux les trouver dès le 18 mars en librairie. Il y aura peut être plus d’infos ici : http://textopolitains.com/

Tout à fait d’accord avec toi sur ce nouveau type de liens que nous avons entre nous, nous autres êtres humains ! Et j’ai le sentiment que c’est vraiment Paris le comble !
Et vachement drôle ce petit livre !

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Oui, palme d’or pour les parisiens, sans aucun doute..

Hélas 3 fois hélas, il m’est arrivé d’être d’une agressivité terrible dans les transports en commun les jours de grève quand il n’y a pas moyen de descendre du métro, parce que les gens sur le quai s’agglutinent devant les portes pour monter dès leur ouverture.
Je rejoins Damya sur le métro à Londres, beaucoup moins d’agressivité.

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Oui, moi aussi ça m’arrive. Mais ça reste exceptionnel (arf, j’ai conscience de l’ineptie de ma réponse…!)

Je me suis sentie moins seule en lisant ton article sur les stylos:-)
A trois, je pars en courant, c’est décidé, et je change de vie, moi aussi.
Adieu goodies et forums, à moi la liberté.

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C’est fou hein ? Les gens me font parfois halluciner..

C’est marrant que vous parliez de Londres, j’en suis revenue (apres 4 ans), il y a un an. Quand j’habitais la bas, j’etais choque car il n’y a aucun contact entre les gens (personne ne se regarde, se dit un mot) et aussi que tres souvent, les hommes ne sont pas du tout galant (j’ai compris que ca vient du boulot, car en Angleterre, tu dis a une femme que sa nouvelle coupe de cheveux lui va bien, tu lui tiens la porte et la fait passer devant toi, bref, tout sorte de galanterie peut etre consideree comme du harcelement sexuel et se retourner contre le mec si la fille le decide)… Mais c’est vrai que ca evite le cote agressif que l’on a a Paris.
Mais, venant de Paris, je trouvais que le cote latin manquait cruellement…
Seulement franchement, je crois qu’en 4 ans la situation s’est bien degradee ici, la faute au cadence toujours plus dingue de boulot surement, la faute au manque d’argent pour tout le monde, le ras le bol, je ne sais pas mais ca craint !
Je ne travaille pas pour l’instant, je suis donc cool et peu stressee, je prends le temps de discuter avec les commercants, les passants, les touristes qui souhaitent echanger, ca change beaucoup mon ressenti a l’agressivite ambiante.
Mes copines qui bossent et ont des enfants me disent qu’elle, elle n’ont pas le temps d’echanger 3 amabilites… Moi je trouve ca dommage, c’est pas 3 minutes qui change un emploi du temps…
Je crois qu’en fin de compte, comme dans tout dans la vie, c’est un peu la responsabilite de chacun pour que les choses se deroulent bien, ces petites phrases seraient donc un peu utiles pour les gens qui « n’ont pas le temps » d’etre aimable… (desole pour le roman)

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Mais ne le sois pas.

Je suis qui plus est d’accord avec toi. Un merci, un sourire.. ça ne mange pas de pain. Et c’est une fille overbookée qui te dit ça 😉

c’est ce concentré d’amour qui me fait encore hésiter à m’installer à paris…

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Je comprends.

Ce qui me choque le plus, c’est que c’est quasiment exclusivement a Paris que l’on retrouve cete agressivite. Et elle n’a pas l’excuse de la grande ville. Je vis a NYC depuis 3 ans et jamais je n’ai eu le moindre probleme, les gens sont courtois plus que de raison (et pourtant ils passent pour les muffles aux USA, je ne voudrais pas savoir ce qu’ils pensent des francais). Je n’arrive pas a m’expliquer qu’apres quelques jours a Paris, j’arrete de sourire ou d’etre de bonne humeur dans la rue tellement, c’est contagieux! Mais pourquoi?

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Moi, j’aime nos racines latines qui nous donne un aplomb et un caractère bien trempés. Lesquels font à mon avis défaut outre Manche et outre Atlantique.

Cela étant, on peut avoir son caractère sans invectiver à qui mieux-mieux.

Je me permets juste de te faire remarquer une faute d’orthographe, tout au début de ton article: le « Ces » au lieu de « C’est ».

Pour le reste, nul besoin de rebondir davantage sur le négatif étant donné que tout parisien, ex-parisien, ou toute personne connaissant Paris sera forcément d’accord avec ton jugement, à moins qu’il ne fasse preuve d’une surprenante mauvaise foi. Cependant, n’oublions pas de préciser qu’ici aussi, la civilité existe. Tout dépend des personnes avec qui l’on se retrouve coincés dans notre rame de métro, de l’heure du déplacement, de sa propre humeur qui joue sur les autres, du temps qu’il fait, de la période de l’année… Certes, ça fait beaucoup de facteurs à faire concorder pour aboutir à un résultat plaisant, mais on peut y arriver!!

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Oh la honte.. Merci Mélody !

ce matin, pendant 300 mètres, mon loulou de 20 mois (depuis sa poussette) a dit et fait au revoir de de la main, non stop, à chaque voiture/piéton qu’on croisait. j’avais plein de piétons qui nous croisaient en sens inverse et pas un n’a souri (bon personne n’a râlé non plus). je trouve ça un peu dommage, non… (PS : j’habite Paris, of course)

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ah! moi qui pensais qu’il n’y avait qu’a Marseille qu’on pouvait se faire traiter de « poufiasse »!!

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Il y a parfois une indifférence et une agressivité de la part des parisiens, surtout dans les transports. Mais cela dit, je pense que c’est le cas dans toutes les grandes villes.
Malheureusement, il y a des incivilités partout.
Prendre le métro aux heures de pointes va bientôt devenir un acte héroïque.

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le style suédois te conviendrait-il mieux ? On lâche la porte sur le nez de son voisin, on bouscule sans s’excuser mais… on n’insulte jamais quelqu’un qui nous bouscule ou nous empêche de passer (on peut attendre patiemment), on ne se plaint jamais du retard des trains, même s’il y a plus de deux heures de retard (c’est dans ces moments que je me rends compte à quel point je suis française : je lève les yeux au ciel à la moindre annonce « tåget försenat », alors que les suédois restent stoïques, continuant tranquillement de parler ou de bouquiner) on fait la queue patiemment dans les files d’attente sans chercher à doubler son voisin. et pas d’insulte, pas d’insulte…

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Parisienne born and raised, je garde le sourire en toute circonstance. Et si un crétin mal luné s’en prend à moi, je lui lance un grand « excusez-moi, Monsieur », avec le sourire qui va avec. En général, le malotru fait carpette.

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Honnêtement je pense qu’il s’agit plus d’une certaine timidité (sisi!) qui donne cet air d’indifférence voire de mépris concernant l’anecdote de Chrisssine.
Et l’aggressivité de certain(e)s va dans ce sens là aussi ; la solitude, le peu de chaleur humaine isolent les gens à tel point qu’ils ne savent réagir que dans des situations prétextes à l’irritabilité, c’est limite un contact social (!)… et à Paris c’est le comportement standard, preuve en est qu’on trouverait suspect un type qui viendrait juste nous parler comme ça sans demander clopes/monnaie/direction. Après, peut-etre que ma théorie est un peu trop bisounours…

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Je trouve le principe bien.
Aux États, je crois, il y a justement un mouvement de ce genre. Des messages comme ça, que des filles passent à des inconnus sur leurs chemins, ou qu’elle laisse trainer ici et là pour que des gens les trouvent. Je trouve ça bien mais c’est osez qui est plus difficile. Pourtant c’est une belle résolution de s’y mettre…
Entk, attention à toi.

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