Journal d’Hélène Berr

Il y avait le Journal d’Anne Frank. il faudra désormais compter une nouvelle référence incontournable de ce que fut la vie d’une jeune fille juive pendant la seconde guerre mondiale.

Hélène est née en 1921. Elle commence ? coucher son quotidien et ses pensées le 7 avril 1942. Elle y décrit sa vie de jeune parisienne issue d’un milieu privilégiée, étudiante ? La Sorbonne, violoniste de talent. Ses premiers émois, ses relations avec ses amis, les dimanches enchantés qu’elle passe dans la propriété de sa famille ? Aubergenville. Plus que tout, c’est la fraicheur, la candeur et la grâce de cette jeune fille qui m’ont marquées dès les premières lignes de ce récit dont la guerre et l’occupation semblent n’être qu’une anecdote, un détail dans cette vie haute en couleurs.

Hélène Berr reprend l’écriture de son journal en août 1943, après 10 mois d’interruption. 10 mois qui, s’ils n’ont pas définitivement atteint sa nature optimise, joyeuse et pleine d’humour, ont sans nul doute irrémédiablement ternis son quotidien. Les rafles incessantes, les humiliations infligées aux juifs, les mesures chaque jour un peu plus répressives et les horreurs dont Hélène est témoin sont autant de fait que cette jeune fille, alors âgée de 22 ans, tiens ? consigner. Pour que les gens se souviennent, pour qu’ils comprennent, qu’ils réalisent.

Loin de donner dans le pathos, Hélène s’interroge : qui sont ces hommes qui se croient supérieurs ? Peuvent-ils ignorer le traitement infligés aux juifs dans les camps de concentration ? Et au-del? de ça, faut-il capituler et se cacher ? Je vais vous dire, ce Journal m’a impressionné par le courage dont son auteure a fait preuve. Un courage étonnant, pour cette jeune fille qui continue ? sillonner Paris pour aider les uns et les autres au nez et ? la barbe des allemands, présents absolument partout.

Durant cette seconde moitié de livre, on a envie d’hurler « mais bon sang déguerpis de l? Hélène ! Vas te cacher ! Fuis ! » en vain. Ce qui devait arriver arriva : Hélène Berr, son père et sa mère son arrêtés le 8 mars 1944. Ils seront déportés le 27 mars 1944, jour des 23 ans d’Hélène. Son père mourra au camp d’Auschwitz en septembre 1944. Sa mère sera conduite ? la chambre ? gaz en mai 1944. Quant ? Hélène, elle mourra 15 tous petits jours avant la libération de Bergen-Belsen, début avril 1945.

Ce que dit la 4ème de couv’ : Agrégative d’anglais, Hélène Berr a vingt-et-un ans lorsqu’elle commence ? écrire son journal. L’année 1942 et les lois anti-juives de Vichy vont faire lentement basculer sa vie. Elle mourra ? Bergen Belsen quelques jours avant la libération du camp. Cinquante ans durant, ce manuscrit n’a existé que comme un douloureux trésor familial. Consulté par les chercheurs au Mémorial de la Shoah, l’original du journal d’Hélène Berr est devenu en quelques mois un texte mythique.

Je n’ai pas adoré ce livre, car je lui trouve une naïveté parfois assez déconcertante, surtout dans la première partie du livre. Non pas que j’eusse aimé du pathos bien dégoulinant ? souhait, absolument pas. Seulement, cette première partie qui s’étend d’avril 1942 ? novembre 1942 m’est apparue un peu creuse, du moins jusqu’? ce que je poursuive ma lecture. Car elle prend tout son sens avec le contraste qu’elle exerce sur la seconde partie de ce Journal, tenu entre août 1943 et mars 1944. En quelques mois, cette jeune fille insouciante est rongée physiquement moralement par la guerre, sans pour autant qu’elle perde une seule seconde sa nature optimiste et pleine d’entrain.

Si le livre est parfois un peu naïf et un peu long, ce Journal est ? lire avant tout comme une véritable page d’histoire, un témoignage hors du commun précieux ? plus d’un titre. « ça n’est pas parce que ça se finit mal que c’est un incontournable » me disait tantôt une personne de mon entourage professionnel et je suis plutôt d’accord. Pour autant et malgré ma réserve pendant la lecture, je ne regrette pas une seule seconde de l’avoir lu.

Désolée pour la longueur peu commune de ce billet… due ? un livre peu commun lui aussi, vous l’aurez compris !

Journal d’Hélène Berr préface de Patrick Modiano – Tallandier, 300 p., 20 €

Prochaine lecture : eh ben tiens, avec tout ça, je ne sais pas encore !

Commentaires

Ah, tu l’as lu. J’ai été hyper tentée par une émission sur France Inter. Je trouve ça formidable d’avoir réussit ? publier ce récit. C’est l’occasion d’évoquer le droit de mémoire que notre génération va devoir accomplir, sachant que les survivants des camps ne sont plus très nombreux.

Répondre

Je l’ai lu et ce livre m’a beaucoup touché, en ce qui me concerne. A mon sens, le devoir de mémoire est très important et ce sont des témoignages de ce type, dans leur intégralité, qui font que nous nous souviendrons ? tout jamais.

Répondre

Je finis des études de lettres et sans vouloir t’offenser, je pense qu’un journal intime publié ne devrait pas faire l’objet de critiques surtout celui d’une jeune fille pendant la guerre. Et ça, pour une simple raison: je doute qu’elle l’ait écrit dans le but de le faire publier, ni même dans le but d’être lu en fait, car par définition, il sert juste ? étendre ses pensées. Moi j’écris pour moi et je suis loin de faire attention au style, je me répête, c’est souvent sans intérêt, etc. Mais ça fait du bien, c’est un exutoire. Je crois qu’il faut vraiment se limiter ? le lire comme un témoignage et oui, c’est clair que des fois, ça peut devenir pénible ? lire… Puisque il n’a sûrement pas été fait pour être lu. Mais bon, c’est mon avis hein, je ne suis pas une experte. Cependant, c’est sympa d’en parler, ça doit sans doute ajouter une dimension différente au déj? très connu journal d’A. Franck!

Répondre

"DeeDee", ce n’est pas que de la hype, ce n’est pas que de la sape.
C’est aussi du mind & soul.
Fafa l’Ecu

Répondre

"Je n’ai pas adoré ce livre, car je lui trouve une naïveté parfois assez déconcertante, surtout dans la première partie du livre"

Il ne faut pas oublier que ce n’est pas un roman, avec une construction choisie, des parties équilibrées et réfléchies, une intention de l’auteur.
Ce ne sont que des lignes écrites au fil de l’eau, sans savoir ce qui allait se passer le lendemain ou le mois suivant.

C’est ce qui rend ce livre poignant, tu l’as dit toi-même : nous qui connaissons la fin de la guerre, on n’a qu’une seule envie, c’est de l’empêcher d’aller s’enferrer, de lui dire de se sauver…

Répondre

Je ne sais pas si on est en droit de juger un tel écrit. C’est un témoignage avant tout, pas une prouesse littéraire. Et un devoir de mémoire aussi. Je crois que mauvais, bon, très bon ou ? ne pas manquer ne doivent pas s’appliquer ? ce livre…

Répondre

J’ai lu le journal d’Anne Franck et quelques autres incontournables. Je me suis aussi beaucoup intéressée ? l’histoire des résistants du Vercors quand je suis arrivée dans la région mais ce sont surtout les histoires de ma grand-mère qui m’ont le plus marquées. Je devrais lui demander de les écrire avant que sa vue ne baisse trop. "Le quotidien d’une jeune sage-femme pendant la seconde guerre mondiale".
En fait, grâce ? toi, je vais lui dédier une rubrique !
Merci 😉 et gros bisous pour la peine !

Répondre

Une idée pour ta prochaine lecture, un livre de Rachel CUSK, ARLINGTON PARK. J’ai adoré!
Tu peux lire mon résumé sur mon blog
Tu me dira ce que tu en penses.
Bonne journée

Répondre

Je ne sais pas si je pourrais le lire. Je suis un peu bloquée sur le sujet, je ne peux aller au del? de Nuit et Brouillard d’Alain Resnais. Si vous ne connaissez pas… allez sur dailymotion. Après ça, je ne peux plus approcher du sujet. Rien que de lire ton post, je me sens mal…

Répondre

Manu Prince S et Kiwikou, permettez-moi de vous contredire : Hélène Berr a écrit ce journal POUR qu’il soit publié. Je n’ai pas le livre sous les yeux mais je trouverai le passage qui accrédite ces propos 🙂

Par ailleurs, je ne critique pas, j’exprime la manière dont j’ai reçu ce témoignage fondamental, je ne l’ai pas nié. Je pense qu’il ne faut pas tout confondre et garder la tête froide : oui, ce témoignage est capital, ce qui n’empêche pas qu’on ait le droit d’émettre un avis.

Je file bosse maintenant, ? plus dans l’bus !

Répondre

Bonjour !
J’allais dire exactement la même chose que Kiwikou, manu prince S et Didou. Donc, voil? , c’est déj? fait, je joins ma voix aux leurs. C’est une erreur d’objet que de traiter de la qualité littéraire d’un témoignage historique écrit sans volonté d’être publié par une personne qui n’est pas un écrivain, ? mon sens…
Bonne journée

Répondre

En admettant même qu’elle ait souhaité être publiée, ? quel titre? Comme oeuvre littéraire ou comme témoignage de cette période? C’est très différent !!!

Répondre

Est ce que ce livre est "son" livre ou a t-il été remanié d’une manière ou d’une autre?
Si il a été remanié, jusqu’a quel point?
Désolé pour ces questions mais comment juger de ce livre si ce n’est en fait qu’un journal.

Répondre

Il me semble que l’on peut émettre un avis sur la qualité du style d’un écrit, indépendamment de son sujet (et bien entendu, le sujet mérite en soit une lecture et chaque objet de mémoire indépendamment de sa qualité littéraire a une qualité "essentielle").
Donc, oui, on a le droit de dire que tel style littéraire, telle plume, telle personne nous surprend plus qu’une autre.
Et que deedee parle de ce livre en prenant le temps de le raconter si délicatement mais tout en donnant son avis, rend justice ? cette jeune auteure qui aurait tant aimé avoir le temps d’en avoir justement, des critiques. Qu’hélène berr ait droit ? des critiques posthumes me semble le plus juste cadeau que l’on puisse lui faire.

Répondre

Au risque de sembler redondante, tant pis, je m’y risque. Je suis assez d’accord avec tous les commentaires écrits un peu plus haut, je rajouterai que si ce livre fait preuve d’un peu de naïveté, c’est peut-être aussi le reflet de la réalité. Quand je discute avec des gens ayant vécu ? cette époque, ils disent souvent de pas avoir imaginé l’ampleur du projet des allemands. Impensable ? l’époque ! C’est pourquoi d’ailleurs dans les films ou livres de cette époque, on voit souvent une certaine naïveté car ils ne savaient ? quel point, ils étaient capables d’aller.

Répondre

J’ai que une chose ? dire, cette note et les commentaires m’ont donné envie de lire ce livre. Je vois un peu partout le mot « naïveté », rester naïf au milieu de tant d’horreurs est quand même remarquable…
Rossana de Sordi

Répondre

fafablabla: projet nazi serait mieux que projet allemand..surtout quand on sait que la plupart des raffles de juifs étaient faites par la police française..cela n’était donc pas une question de nationalité mais d’idéologie.

Répondre

Je suis bien d’accord avec Sarah : en vertu de quoi ne pourrait-on pas émettre un avis sur cet écrit ? A ce que je saches, ça n’est pas l? un manque de respect, mais bien une simple analyse. Cela n’empêche pas que deedee parle de ce livre, le fait connaître ? son niveau et nous donne envie de le lire… Que vous trouviez ça choquant me choque, ? vrai dire.

Répondre

J’avoue que je suis un peu perplexe devant les réactions de Manu Prince S, Kiwikou, Françoise et fafablabla. Je ne critique pas l’idée, je ne nie pas que le livre est un témoignage bouleversant, incroyable de sincérité, de barbarie. Pour autant, j’ai en effet jugé un tant soit peu de la forme de cet écrit… et je ne vois pas en quoi c’est un tort, dans la mesure où tout écrit, dès lors qu’il se soumet volontairement au domaine public, ce qui est bel et bien le cas du Journal d’Hélène Berr, se soumet également ? la critique.

Je suis heureuse que Sarah et Marie partagent mon avis, car je pense sincèrement que critiquer (en l’occurrence, dans une moindre mesure !) un ouvrage est toujours positif. Pour moi, le fond et la forme sont deux choses totalement différentes.

Et en l’occurrence, quand bien même la forme aurait été d’une médiocrité sans nom, ce qui n’est pas le cas, je n’aurais malgré tout pas nié son propos, et vous aurais incité ? le lire malgré tout.

Répondre

Je suis tout ? fait de ton avis, Deedee, ? ceci près que je crois que le fond et la forme sont inextricablement liés, ce qui, il me semble, soutient d’autant plus ton argumentation. Puisque les deux sont interdépendants, ne juger un texte qu’en fonction de son contenu, sans égard ? la forme, c’est rendre un bien piètre hommage au travail mené par l’auteur, que ce travail soit de l’ordre de la consignation des souvenirs, ou du projet proprement littéraire et esthétique. D’ailleurs, bien futé celui qui prétend pouvoir distinguer les deux: vous classeriez L’Amant de Duras dans quelle catégorie, alors?

Répondre

je n’ai pas lu le livre, mais bien les commentaires, positifs comme négatifs. Et je comprends les deux côtés. Difficile de critiquer ce qui a été un journal "intime", et en même temps la critique littéraire est bien venue et nécessaire ? partir du moment où l’écrit a été rendu public.
Mais l? où ça m’embête un peu c’est quand je me dis que "toute critique constructive est la bienvenue", dans ce cas ci ? qui profitera la critique (je ne parle pas de la tienne en particulier mais la critique en général) puisque l’auteur n’est plus ? …

Répondre

@lolachocolat : il me semble qu’une critique profite avant tout au lecteur, non ?

Répondre

tout ? fait, je suis d’accord, cela aide le lecteur ? se demander s’il a envie de lire ce livre ou pas.
C’est bien pour ça que je n’ai pas "critiqué la critique" de Deedee 😉

Répondre

euh… alors en fait, non, elle ne souhaitait pas être publiée, mais que ses notes reviennent ? son fiancé et que le monde comprenne un jour l’aberration de ces évènements.
Par ailleurs, cette jeune femme faisait partie d’une famille très riche et très privilégiée, il a donc fallu le temps que les mesures répressives du régime nazi soient perceptibles par cette jeune fille insouciante.
Enfin, n’oublions pas que tout ça se passe 60 ans auparavant, et que les jeunes filles, quoique très brillantes, étaient également maintenues dans un état de petite fille tant qu’elles n’étaient pas mariées. D’où le ton naïf au début qui, rendons-lui justice, devient très vite sérieux et responsable.
Tout ça pour dire que le style n’est pas vraiment le facteur premier du livre, mais plutôt la prise de conscience croissante de l’issue et la lucidité quant au sort des juifs en 40, malgré les hauts cris qu’ont poussé les personnes responsables de cet état de faits.
Merci en tout cas de communiquer sur ces moments phares de l’Histoire, et bonne journée !

Répondre

Mon commentaire étant un copier/coller de kiwikou…je ne dis rien.Mais comprends par ailleurs Deedee dans sa critique car il demande toujours un peu de temps (première partie)pour réaliser cette vérité de critiques.

Répondre

Deedee,
Sans rapport aucun avec ton article d’aujourd’hui, je viens de découvrir que le séjour ? Brugges dont tu nous parlais de façon innocente t’a été offert ainsi qu’? 2 autres bloggeurs! ("Blogrider et l’Office de Tourisme de Bruges ont permis ? 3 bloggeurs d’y aller en vrai, si tu veux lire leurs aventures c’est par l? : Deedee , Artscape et MrLung" ).Tu ne l’as pas mentionné une seule fois, c’est vraiment dommage…
Enfin, par pour toi, mais pour moi qui suis une de tes fidèles lectrices…
Je trouve que tu aurais pu au moins le préciser, par simple déontologie bloggesque.

Répondre

Je ne comprends pas Anita : explique toi…

Ben je pense que je vais le lire tiens!
Sinon pour ta prochaine lecture, je te conseille le tout nouveau Agnès Abecassis, Toubib or not Toubib, il est génial!

Répondre

Merci Sylvia, je ne connais pas ! 🙂

Je ne suis pas trop d’ac avec kiwikou sur le fait que des écrits non destinés ? la publication ne peuvent être soumis ? la critique. Enfin, si d’un point de vue littéraire, le style peut ne pas s’y prêter, on peut toujours s’en servir comme document historique. Il est vrai toutefois que la caution de la préface du romancier Modiano peut prêter ? cette confusion sauf si le bouquin a été effectivement remanier (ce qui lui ferait perdre alors sa qualité de document historique). Mais sinon pour la forme, ces journaux permettent de lire l’histoire d’une autre façon qu’? travers des photos et l’histoire officielles. Sur la question de la naïveté de son récit, on ne peut pas non plus observer uniquement les faits écoulés de notre point de vue contemporain. Dernièrement, l’album photo d’un officier nazi du camp d’Auschwitz a été diffusé au public par le musée mémoriel de l’holocauste aus Etats-Unis : http://www.ushmm.org/museum/exhi... et on y retrouve une insouciance insoutenable quand on sait que ces gens-l? retournaient accomplir ces actes inhumains juste après la pose photo…

Répondre

deedee> sur le point soulevé par Anita, tu sais bien que la déontologie bloguesque est différente de la déontologie journalistique. Une mention du cadeau si elle n’est pas nécessaire pour un magazine féminin – dont l’instance éditoriale ne dépend pas du journaliste bénéficiaire – reste toujours bien perçu quand il est précisé dans un blog tenu en principe par une seule personne… j’crois que, de tous les cadeaux possibles, il n’y a que les livres offerts par les maisons d’édition qui peuvent être présentés sans précision de ce type, sans se faire taper sur les doigts.

Répondre

Moi aussi je fais partie de la campagne sur la ville de Bruges. J’avais déj? lu la note de Deedee et je l’avais trouvé très bien, ça m’a sincèrement donnée envie d’y aller. J’étais surprise quand Blogrider me l’a proposé, mon blog n’a pas autant de visibilité… Avant d’accepter j’ai fait un tour dans le blog de Deedee et j’ai découvert qu’elle a écrit « trois notes » pour expliquer ces histoires des cadeaux et des pubs dans les blogs, etc. Elle explique bien sa position, elle ne parlera jamais d’un cadeau, si elle pense qu’il est moche ou pas intéressant. Je viens dans son blog depuis deux ans et je lui fais confiance. Honnêtement je ne vois pas pourquoi elle aurait dû préciser que le voyage lui était offert, en quoi ça concerne les gens. Son blog est soigné, elle y passe plusieurs heures par jour, c’est normal d’avoir une petite contrepartie, surtout quand c’est dans l’intérêt des lecteurs.
Rossana de Sordi

Répondre

Merci Rossana de Sordi. C’est surtout que j’avais précisé que le WE m’avait été offert… Certes, le billet est long : preuve qu’il faut lire et pas juste parcourir le contenu d’un billet !

Je suis ravie en tout cas que tu aies eu envie d’aller ? Bruges en lisant ma note. Le coeur de la question est bien celui-l? , il me semble : parler d’une jolie destination découverte le temps d’un WE 🙂

C’était ta fête aujourd’hui Deedee ! Je viens de lire la note d’Anita. Je trouve que Deedee rapport au blog et marketing a fait preuve de beaucoup de franchise. J’aime son blog aussi pour son ton et son, très deedesque, point de vue que ce soit sur un cadeau bloguesque ou pas, pas vous ? L? où ça me dérangerait, c’est que tous les blogs que le lis traitent le même sujet mais je n’ai pas du tout ce problème avec Deedee.

Répondre

Merci Fafablabla 🙂 En fait, dans la mesure où quoi qu’il arrive, je suis transparente avec vous, je ne comprends pas exactement le sens du commentaire d’Anita. Au del? de ça, j’arrête de me justifier : ceux qui veulent chercher des poux en trouveront toujours, c’est plus une question d’état d’esprit que l’on a ou pas. Que l’on apporte son avis sur une question, un contenu, c’est utile et je l’attends. Que l’on critique pour critiquer, j’ai plus de doutes.

Bonjour!Je pense que c’est l’effet de ce journal qui ouvre un peu plus d’intimité et de profondeur dans les commentaires, rien ? voir je pense avec les critiques mais plutôt un laisser aller ? dire des choses qui sont restées au peu plus au fond des coeurs, ceux qui entraînent automatiquement tous les bons vieux péchers humains, cel? bien qui font toute la portée d’un journal…Et, que tu laisses ce billet un peu plus de temps, montres ? quel point tu désires l’ouverture de ton blog sans contour ou dissimulation particulière "de cadeaux et offres", ce sujet est interessant "la critique", c’est bien que tu t’y attarde un peu, les gens ont besoin d’exprimer leur vérité, la leur, sans agression particulière…Bonne journée et bisoux ? tous!

Répondre

Sans réfléchir et dans la rapidité de l’instant, me voil? exposée avec des millions de fautes, quel péché! Je suis désolée, pardon.

Répondre

Ah mais je ne t’ai jamais cherché de poux et je suis plutôt de ton avis sur la question. J’avais déj? lu tes 3 billets l? dessus ainsi que ta FAQ, donc… enfin bon, j’arrête, je m’enfonce inutilement… bonne continuation pour 2008. a+

Répondre

Hé ho… On se calme 🙂 Une critique, pour moi en tous cas, c’est un avis, qu’il soit positif ou négatif. On prend trop souvent le 1er sens de critique comme quelque chose de négatif, une dépréciation de l’oeuvre. Si tu avais jugé le style génial et accrocheur, j’aurais quand même utilisé le mot "critique". Je sais bien que tu n’as pas descendu le bouquin. Mais bon, ça vaut pour moi, je ne parle pas au nom des autres. Et si elle avait l’intention d’être publiée… Bein c’est l’éditeur qui a décidé de sacrifier le style pour le témoignage alors. Le mérite qu’il a, c’est de ne pas avoir trop retouché le texte (enfin, si c’est vrai) pour en garder l’authenticité.

Répondre

Je peux vous dire de source sûre que le Journal n’ a été en rien "remanié"… il est tel qu ‘elle l’ a écrit en ces années sombres. Quant ? savoir si elle pensait ? être publiée… mais elle écrivait aussi pour être lue, au moins par son fiancé Jean M. Outre son désir de témoigner " il faut que les gens sachent", "il ne faut rien oublier"… Il a fallu attendre 63 ans pour que ce texte sorte de l’ombre, le voeu d’Hélène est exaucé : porter ? la connaissance ces années barbares.
Un témoignage capital ( en particulier un éclairage tout ? fait inédit sur le rôle de l’UGIF ) mais aussi une oeuvre littéraire, on assiste au fil des pages ? la naissance d’un écrivain…

Répondre

Vie trépidante et truculente? Avez-vous vraiment lu ce Journal?!!! Deux adjectifs pour le moins ridicules et même grossiers. Où avez-vous vu, lu de la truculence?
Truculent : haut en couleur qui étonne et réjouit par ses excès.
Trépidante : très rapide et agité…
No comment!!!

Répondre

Merci Deedee pour cette excellente critique qui m’a permis de découvrir ton sympathique blog.

Je suis un descendant d’une cousine germaine d’Hélène Berr et je pense pouvoir apporter quelques éclaircissements:

* Fidélité au texte: je peux vous garantir que le livre est totalement fidèle au journal original. Quelques notes ont été rajoutées afin d’éclairer le lecteur sur certains points, mais le texte est fidèle. Quel en aurait été le sens si il en avait été autrement.

* Publication: Concernant la volonté ou non d’Hélène de publier son journal, je ne crois pas qu’elle l’ait souhaité et encore moins évidement imaginé. Elle écrit son journal avant tout pour raconter tout ce qu’elle vit ? son fiancé en son absence, mais si certes comme le dit Deedee, vers la fin, pressentant l’horreur de la barbarie nazie elle dit quelque chose comme "il faut que les gens sachent". Ce qui est certain c’est que jusqu’? très récemment la famille a toujours refusé de le publier. D’abord parce qu’il s’agit d’un journal intime qui était initialement destiné au fiancé d’Hélène et ensuite parce qu’il évoquait des souvenirs très douloureux pour la famille. C’est ainsi que quelques copies ont circulé dans ma famille, de manière totalement confidentielle et avec interdiction formelle de le "passer" ? qui que ce soit.

* Critiques sur la forme: J’entends bien tes critiques sur la forme dont certaines me paraissent fondées même si elle me gêne compte tenu de la nature du document; en caricaturant, je dirais simplement qu’Hélène ne visait pas un prix littéraire.

Je peux bien entendu comprendre que tu n’es pas adorée ce livre mais que ce soit parce que lui trouves "une naïveté parfois assez déconcertante" me paraît pas pertinent. Je ne suis pas historien mais en 1942, la plupart des victimes n’étaient pas naïfs; ils ne savaient pas tout; non ? Les choses ne se sont pas révélées telles qu’elles étaient en un jour. Hélène n’était certainement pas masochiste au point de se jeter dans la gueule du loup. Elle était pleine de vie, enthousiaste, heureuse, optimiste mais aucunement naïve malgré son jeune âge. Elle était d’une lucidité sans faille et d’ailleurs ? la lire, on voit bien qu’elle comprend au fur et ? mesure que l’étau se ressert.

* Courage: Tu parles très bien de son courage. Hélène n’est pas pratiquante et si elle décide de porter l’Etoile c’est plus par devoir que par conviction. Je ne suis pas juif mais avec du recul je me suis souvent dis que la plus belle façon de réagir aurait été que tout le monde porte cette étoile. Cela aurait été une vraie marque de courage. Avec humilité et effroi, on peut s’interroger: "mais qu’aurions nous fais dans les mêmes conditions?"…

Répondre

MERCI Deedee pour le conseil car je l ai lu grace ? ce post… j en suis encore toute émue et pleine d admiration/respect pour elle et tous ces petits êtres!

MERCI aussi Yeepee Hey pour les comments:
qu aurions nous fait?

la nature humaine est ainsi faite, acculée elle se réfugie derrière des "ordres", se transforme en mouton, ou plonge la tête dans le sable… c’est si simple de ne pas vouloir savoir/comprendre et de ne pas se battre ENSEMBLE!!

Malheureusement l histoire se répète et se répètera, nous ne sommes PAS solidaires, même pour des bouts de vie moins tragiques, j en ai été le témoin "naïf" lors du plan social de ma "super" boite (et j arrête, vaut mieux).

Répondre

Ce jour 06 février 2008.
Je viens de terminer le journal d’Hélène Berr et je viens de lire les différents commentaires ci-dessus.
Permettez-moi de vous demander (? ceux qui se permettent un jugement) au nom de quoi vous vous arrogez le droit de considérer ce journal de telle ou telle façon.

Cette jeune fille, qui va mourir en 1944, nous le savons mais elle non, n’était pas entrain d’écrire un roman de 4 sous qui serait peut-être le prochain prix littéraire, elle écrivait simplement ce qu’elle ressentait. Elle essayait de s’accrocher aux petits bonheurs les plus infimes pour supporter l’horreur d’une situation vécue. J’insiste sur le mot "vécue". Personne, parmi tous ceux qui écrivent, moi comprise, n’a vécue comme elle.
Je crois que nous devons éprouver le plus grand respect pour elle et pour tous ceux qui ont vécus
l’holocauste.
Nous sommes des gens libres dans un pays libre.
Cela change tout…!

Répondre

Je ne relance pas le débat, il est éculé par les commentaires ci-dessus, comme tu le dis 🙂

je réponds à yeepee hey et à Deedee.
Il n’y a pas à aimer ou pas aimer ce texte, il est là et nous avons la chance que Jean pour qui celà a du être aussi dur de ne pas retrouver Hélène que Jean lui a manqué lorsque il EST ALLé FAIRE SON DEVOIR DE RéSISTANT l’ai lessé à la famille Job .C’est un récit d’Amour dans le genre vide ton sac. De plus pour de l’écriture automatique c’est très bien rédigé: il y a de la culture et ce n’est pas de la confiture. Cette façon de vivre avec aisance, d’inviter, d’être invité, de se la couler douce façon salon littéraire, c’est typique des aristos et des israëlites qui sont intelligents, brillants et cultivés; c’est une tradition familiale, j’en sais quelquechose pour ne pas l’être! C’est aussi un beau témoignage qui nous tombe tout frais, tout neuf à l’heure du Face-book: C’est absolument génial

Répondre

Ah! oui, j’oubliais. Ce que dit Catherine est tout juste. Je vous recommande à tous et je vais le proposer au mémorial si ce n’est déjà fait de constater que l’analyse que fait Hélène sur la page d’une journée est le résumé de celle que Victor KLEMPERER détaille lors de son exposé de la LTi
Le journal de VK est du même topo que celui d’Hélène et de découverte beaucoup plus précoce alors que le journal d’Hélène est une perle dont le brillant est intact.

Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *