Presse féminine, la puissance frivole, de Vincent Soulier

Je vous en parlais il y a quelques semaines alors que je n’avais pas fini de le lire. C’est avéré : je suis fan de la thèse que Vincent Soulier expose dans Presse féminine, la puissance frivole. Fan.

Il faut dire qu’ayant ce « blog de fille » depuis plus de trois ans et travaillant pour le site de Cosmopolitan depuis un an maintenant (diantre !), je ne pouvais qu’être sensible à ses propos. A ces clichés qui accompagnent forcément le genre, à cette frivolité tant décriée, ce contenu volontairement léger, du moins en apparence, de ces généralités qu’on a de cesse d’exposer quand on parle de la presse féminine.

Oui, EVIDEMMENT que la presse féminine, tout comme les blogs de filles, sont éminemment légers. Je ne cherche pas à le nier. Pas plus que je ne cherche à vous faire croire que je traite du rôle philosophico existentiel de la culture quand je parle de vernis à ongle, d’expos ou de mode.

Mais le livre de Vincent Soulier est là pour rappeler que sous couvert d’une frivolité assumée, les titres de presse féminine ont accompagnés et accompagnent encore les bouleversements sociaux de notre société. Le droit des femmes en particulier, on s’en doute : droit de vote, droit à l’avortement, pilule, relations hommes femmes sont autant de sujets sur lesquels la presse féminine a une incidence. Et pas des moindres…

Encore faut-il ouvrir les yeux et avoir ne serait-ce que l’envie de dépasser ses préjugés…

Au fond, je n’ai qu’un seul regret par rapport à ce livre : le fait qu’il soit construit comme un mémoire ou une thèse. J’ai soudain eu l’impression de faire un flashback (petit, hein, je n’ai pas quitté les bancs de l’école depuis si longtemps que ça) et de revenir à ces chères études, où justement, j’ai abordé plus d’une fois le rôle philosophico existentiel de la culture 🙂

Lisez Presse féminine, la puissance frivole. Nul doute que vous en sortirez grandi.

Et les blogs de filles dans tout ça ? Personnellement, je pense qu’on a assez du JT de 20h pour se gaver de scandales politiques, de coucheries de diplomates (à quand les coucheries de blogueurs au JT ? ça au moins, ce serait drôle), de prises de tête internationales et de conflits géopolitiques inextricables. Sans compter sur les problèmes de santé auxquels nous sommes tous confrontés, de près ou de loin, aux petits tracas du quotidien, aux problèmes de sous, aux prises de tête du boulot etc. etc. pour en rajouter une couche ici.

Je termine par une des citations mise en avant dans la préface du livre :

« Coincée entre la journée du chien et celle du hamster, la journée de la femme a au moins le mérite de rappeler que les combats féminins restent d’actualité. Pour la dignité de toutes, ici et ailleurs« .

Isabelle Bourgeois, Avantages

Post scriptum : un autre avis sur la question ? Lisez ce billet de CarolineDaily

Post post scriptum : merci de débattre posément et intelligemment de la question. Je sais que c’est très compliqué pour certain d’aligner deux mots sans crétinerie avancée mais on est pas chez mémé ici.

Commentaires

Pour moi la presse féminine c’est un petit bout de vacances, d’évasion dans ma journée ! Je ne la lis pas souvent, en revanche, lorsque je me plonge dans un de ses numéros je m’abandonne entièrement. Au quotidien, je suis les blogs de filles (car le web, c’est mon dada) et je savoure mode, frivolité et critique de la société. J’aime ce regard féminin sur la société !

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PS : félicitations pour ton portable Deedee !
Tes impressions à chaud ? 😉

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Pour ma part, cela peut-être léger comme plus approfondie. Mais cela m’aère la tête… et aiguise mon esprit critique aussi. J’adore la presse féminine, je suis accroc. Même si aujourd’hui j’ai fait une cure et beucoup réduit mes achats. Au final cela faisait une somme tout de même !!! Heureusement le web est là et ca m’aide énormément !!

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C’est vrai que la presse féminine permet de passer un moment léger, de s’informer des tendances, d’événements, etc… Je trouve la critique disant que ce genre de magazine est futile bien facile. Non mais c’est vrai, qui a dit qu’on devait forcément ne lire que des choses qui nous font réfléchir au sens philosophique de notre existence, tout le temps ?! Chaque parution a sa place, le principal est que chacun y trouve son compte… vive la diversité !

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J’ai trop envie de le lire !
Ca doit etre passionant.
Merci de m’avoir fait découvrir ça 🙂

Mademoiselle.

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Ah,oui,ça doit être super intéressant et plein de clichés. Cool!!!!

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Je suis d’accord avec toi en ce qui concerne l’accompagnement de l’évolution des droits des femmes.
Sur la thèse de la frivolité de la presse féminine, je voulais juste remarquer que ladite presse n’a jamais été très sérieuse, même du temps des magazines de mode du XIXe.

Je pense qu’il n’y a absolument aucun besoin de faire un magazine « intelligent » pour femmes, car les choses philosophico-culturelles, les hommes et les femmes peuvent tout à fait les partager ! Je ne pense pas que des magazines comme XXI ciblent plus les hommes que les femmes. A partir de là, on a, en plus de la presse « sérieuse », la presse « frivole » – froufrous, potins et maquillage pour les femmes, jeux, informatique et voitures pour les hommes (je charge le trait volontairement, hein ! on n’est pas toutes/tous comme ça !)

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L’un des privilèges d’être une femme n’est-il pas d’être multiple? Femme ne varie-t-elle pas souvent?
Et si c’était tout simplement un équilibre et qu’après s’être intéressée à des choses d’une importance grave, s’être informée de l’actualité de son pays et du monde, avoir lu ses bouquins de droit (là, je parle de moi), s’être créé une jolie migraine à force de vouloir résoudre les petits et gros problèmes du quotidien, d’avoir lu ses romans sérieux ou non, d’avoir regardé ou lu dans des magazines spécifiques des reportages divers et variés, une fille avait tout simplement envie de se détendre en lisant la presse féminine?
Quand je lis certains articles de magazines féminins, je me dit que certaines journalistes sont très douées pour apporter un peu de détente grâce à leur ton aussi savoureux… qui sert autant à distraire qu’à informer selon les sujets!
Alors, la presse féminine, futile? non, utile, si elle s’inscrit dans un quotidien rempli de diversité ^^

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Quoi ?
Y’aurait des coucheries entre bloggeurs ?
N’importe quoi…

Sinon faut aussi comptabiliser la part de mâles qui lisent la presse féminine. J’en fais partie, n’hésitant pas lorsque ma belle a le dos tourné, à lire sa frivole presse.
Zaim bien, zassume.
Pi je finirais presque par penser que c’est pas une mauvaise chose pour un homme de squatter la presse féminine de temps en temps.

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Je vais en acheter quelques exemplaires et les distribuer à certains coincés du bulbe qui m’ont laissé des commentaires acerbes ces derniers jours…

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j’aime pas l’expression " blog de fille" même si j’en comprend le sens. Mais je suis une fille mais je ne considère pas avoir un blog de fille, pourquoi était-ce devenu à conotation négative ? Et pourquoi a t’il fallu définir par le sexe de son auteur les propos d’un blog !
put’ de société machiste :p
biz

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Et en même temps, tu postes un billet un peu sérieux et ya plus personne :)))

C’est à désespérer du genre humain !

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Ce livre tombe à pic pour mon mémoire ! 🙂

Merci Deedee

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J’adore ce mec!! Il a été pendant très longtemps dir market pour le groupe Marie Claire, qu’il vient de quitter… Et surtout c’est mon ancien prof de marketing des médias, un mec très sensé et intelligent… Je ne savais pas si ce livre était sorti, je vais foncer l’acheter!!

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Je n’ai pas lu le bouquin mais tu vas dans le sens de ce que relate Caroline donc pour moi le livre dit clairement "la presse féminine a une influence sur les droits des femmes".
Et là je dis non. Elle a eu une influence (70’s etc ; et encore c’est dans l’obs le manifeste sur l’IVG pas dans Elle ou MC) mais elle n’a plus.

La presse féminine reste essentialiste (les femmes comme ci, les hommes comme ca), relaient des idées pourries ("maigris avant l’été sinon il y aura un drame international") et est trop tributaire de la pub pour s’attaquer à certains sujets.

Je n’ai rien contre le léger ; je leur reproche d’avoir des ambitions féministes qu’ils ne pourront de toutes façons jamais assumer.

J’ai proposé aux journaux féminins des milliers de piges sur des sujets féministes. refus. ok admettons que mes trucs étaient à chier. Qu’ils reprennent le sujet et le traitent mieux ! je suis pour le mélange des genres ou on altrene sujets légers et sérieux.

"Il a été pendant très longtemps dir market pour le groupe Marie Claire, qu’il vient de quitter"
ah.
Tout de même cela influe un peu sur la crédibilité du bouquin, à moins de vouloir se couler dans sa branche.

je suis sans doute dure mais j’avoue avoir une dent contre la presse féminine 🙂

Bon je vais l’acheter.

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J’ai récemment parlé de ce livre dans mon blog et la réaction de mes lectrices a été la même : et les blogs dans tout ça ?! Je reste persuadée que les blogs, même s’ils restent légers ( mais pas inconsistants ; ) ) marquent un changement, l’appropriation des codes de la mode par celles qui la porte. Na !

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Peut-être les blogs de fille ont ils cette image de légèreté,en attendant,quand on voit le développement du marketing viral, qui utilise les bloggueurs,les transformant en influenceurs, trendsetters, et autres consommacteurs, les annonceurs sont bien contents de pouvoir compter sur ces nouveaux supports de communication moins coûteux et tellement plus efficace!!
Alors blog de fille ou pas, il faut à présent compter sérieusement avec la blogosphère…

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Je pense que toute lecture a son influence sur la société et l’humain…
Ainsi les contes de princes et princesses nourrissent l’insconcient de nos petites filles, qques années plus tard elles se construiront en tant que jeune femme avec la presse adolescente et enfin, une fois dans la vie active, elles se detendront avec la presse féminine…

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Certes, la presse féminine joue un rôle dans l’évolution des mentalités, mais comme le théorise Edward Bernays, l’un des pères de la communication et du marketing moderne, ces journaux sont avant tout "des organes de propagande". Dans son ouvrage "Propaganda", écrit dans les années 30, il explique par exemple comment les lobbyistes ont organisé le lancement de nouvelles modes pour relancer l’industrie américaine du textile. Cela ne m’empêche pas de lire la presse féminine, mais il est important de ne pas être dupe…

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Certes, la presse féminine joue un rôle dans l’évolution des mentalités, mais comme le théorise Edward Bernays, l’un des pères de la communication et du marketing moderne, ces journaux sont avant tout "des organes de propagande". Dans son ouvrage "Propaganda", écrit dans les années 30, il explique par exemple comment les lobbyistes ont organisé le lancement de nouvelles modes pour relancer l’industrie américaine du textile. Cela ne m’empêche pas de lire la presse féminine, mais il est important de ne pas être dupe…

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Vincent Soulier est quelqu’un de tres interessant ,il etait professeur de marketing, il a vecu 6 ans au Tibet et 2 ans au Japon dans le cadre d’une mission Humanitaire.
Mdr le blog jeanjean.wordpress.com, on parle de deedee.

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Curieusement, je suis capable de dévorer une dizaine de mags par mois…mais ai bcp de mal à me plonger dans un vrai bouquin!! Je sais…c’est pas bien…;-)Vincent Soulier me pardonnera si je n’achète pas son livre…;-)

La presse féminine s’est considérablement enrichie depuis une dizaine d’années…Les libraires sont obligés de casser les murs pour étaler toutes les nouveautés qui sont parfois de pales copies des valeurs sûres, telles que Marie Claire, Cosmo, Biba…

Marie claire me semble un peu plus mixte ( dans le sens ou il aborde aussi des sujets + sérieux ou d’infos ) mais j’adore la légereté et le ton des rédactrices de cosmo ou Biba qui sont une véritable bouffée d’oxygène…

Comme tu dis…On en a bien besoin…;-)

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Comme l’a dit Cellebrindal "’un des privilèges d’être une femme n’est-il pas d’être multiple? Femme ne varie-t-elle pas souvent?"
La presse féminine n’est peut être pas toujours à la source de nos évolutions mais plutôt à la transcription de notre rapport à la vie.
ELLLE ne m’as jamais accompagné dans mes prises de conscience féminite et pourtant c’est le magazine qui s’auto-octroi le plus de mérite en ce sens ( pas sur mes prises de conscience perso mais dans celle du MONDE ENTIER ELLE est LE grand responsable de toute les libertés de la femmes lol)…BIBA gamine était le magazine de la femme dynamique à mon sens et MARIE CLAIRE de me prise de conscience sur les combats féminins et COSMO c’était le coté femme libre et émancipé et un peu mutine, je vous livre mes ressentis à l’âge de 10-11 ans quand j’avais fini Picsou et pif-gadget.(paniqué pas à mon époque il y avait pas d’histoire sexe dans ces magazines)
Mais tous ces articles sur l’évolution de la femme ne pourraient pas être écris si DES femmes n’avaient pas inspirées les journalistes… 🙂
Quand à la manipulation des modes et tendances …si nous sommes assez influençables pour jouer les moutons de Panurge…Je dirais que ces messieurs le sont aussi avec leurs gadgets électronique …mais cela n’est pas frivole ma chérie c’est pour travailler et être à la pointe ok mon amour moi j’ai un besoin VITAL du petit pendentif de bvlgari je peux dit c’est frivole et indispensable et moins cher que ton joujou qui fait dring dring.
Et que dire de notre frivolité lorsqu’elle s’étale dans les magazines destinés aux hommes moderne…

Et puis d’abord n’est ce pas lorsque nous sommes frivoles que ces messieurs nous préfèrent…

sinon nous risquerions de leur laisser peu de place pour s’exprimer et croire qu’ils sont les maitres du monde de part leur sérieux et leur costume gris 😉

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Ah ça y est !!! J’attendais cette note avec grande impatience. Il faut absolument que je m’offre ce livre.
Merci, Deedee 😉

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Juste pour donner mon point de vue… Tous les blogs tenus par des filles n’ont pas vocation à traiter des mêmes sujets que la presse féminine. Dire qu’un blog de fille est nécessairement axé sur la mode, le maquillage, les trucs de filles, c’est un peu limiter nos capacités.

(et pour préciser, je suis la première à adorer lire des trucs de modasse ou découvrir les vernis Essie- merci Deedee, d’ailleurs-, mais faire des généralités me gêne toujours un peu…)

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Purée ! pas eu le temps de faire la tournée des blogs ces derniers jours… Alors rapido :
Tu dis à propos de ce livre, qu’au passage je ne connais pas : "les titres de presse féminine ont accompagnés et accompagnent encore les bouleversements sociaux de notre société."
"Ont accompagnés", OUI !
"Accompagnent toujours", désolée mais c’est NON…

J’ai à disposition dans le grenier de mes parents, et je ne me suis pas privée de les dévorer plus jeune, une collection complète de "Femme Pratique (confondez pas avec "Femme Actuel") allant de 1964 à 1978, que ma mère achetait à l’époque. Elle a eu la bonne idée de les conserver.
Hé bien je peux te dire que sous des dehors de magazine pour femmes encore sous influence du modèle "mère-au-foyer-ménagère-cuisinière", ou qui commence à travailler, le contenu des articles était autrement plus militant & fouillé que ce qu’on lit maintenant. Et tout ça dans le même mag ! Non, ne venez pas me dire que c’est parce qu’à l’époque plein de combats restaient à mener et qu’on y est parvenu aujourd’hui, donc qu’il n’y a plus besoin…

Je ne développe pas plus j’ai pas de temps, juste pour dire à par ça Deedee, que j’ai reçu le petit bracelet Marmottine. Merci !

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Nefertiti : que fais-tu de l’accompagnement des femmes qui ne veulent pas être mère, des femmes battues, des femmes violées, le combat, toujours en cours, pour l’acceptation de l’avortement, la pénalisation du harcèlement sexuel, la revendication de la parité homme / femme, la dénonciation des pédophiles, etc. etc., et ce, sans parler des engagements plus "internationaux" ?

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