Un roman français, de Frédéric Beigbeder

J’ai toujours aimé la plume de Beigbeder. Parce qu’il rédige clairement la moitié de sa prose sous acide. Parce que sous une apparente arrogance et sans vouloir verser dans une psychologie de comptoir à deux balles, on sent l’homme blessé, l’homme peut-être un peu moins sûr de lui qu’en apparence. Non, pas l’homme qu’on a envie de câliner. Les boulets, ça va, j’ai donné. Eh NON, messieurs, les femmes ne recherchent pas toujours un petit être faible à consoler, qu’on se le dise !

Tout ça pour dire que j’apprécie les écrits du monsieur donc, et qu’à ce titre, ce nouvel opus m’effrayait quelque peu. Outre le fait que j’abhorre le tapage médiatique qui entoure la sortie de certains livres, je craignais, je crois, qu‘Un roman français verse dans une sorte de confession-déballage du mec connu qui donne dans un pathos aussi pathétique que malvenu.

Mauvaise pioche. Un roman français est tout sauf ce livre mièvre et racoleur que je redoutais.

Un roman français, c’est l’histoire d’un mec qui se fait arrêter par les flics alors qu’il est en train de sniffer de la coke sur le capot d’une voiture. Un roman français, c’est l’histoire de ce grand garçon qui a oublié l’enfant qu’il était et que sa longue garde à vue va révéler, à nouveau. Un roman français, c’est enfin un grand coup de gueule contre ces gardes-à-vues prolongées pour l’exemple et qui ne résolvent pas grand chose.

On y découvre un Beigbeder touché, touchant, dans son rôle de papa, d’amant ou bien de petit garçon. Les mots sont justes, tantôt pudiques, tantôt aussi forts qu’une rasade de whisky qu’on aurait avalée de travers.

In fine, je ne sais pas si l’auteur s’est confié avec sincérité… Une part de moi lutte activement contre la bisounoursite aigüe, ce qui a légèrement tendance à me rendre un tantinet paranoïaque, dubitative, voire un brin cynique. Mais une chose est certaine : cette lecture m’a beaucoup plu.

Ce que dit la 4ème de couv’ :

Extraits : « L’inspecteur m’a reconduit dans ma cage en souriant. Il aurait pu au moins avoir l’honnêteté d’être antipathique, puisque ce qu’il me faisait subir était désagréable. Mais la police française a toujours eu une façon très humaine d’être inhumaine« .

« On peut oublier son passé. Cela ne signifie pas que l’on va s’en remettre« .

« Une phrase me revient: « Quitte à baver, autant le faire dans du cachemire« 

« Les aquarelles ont le mutisme arrogant« .

Commentaires

Hum, j’avais comme un apriori après lecture d’une interview dans Elle.

Je vais peut-être bien craquer finalement.

Merci !

Répondre

Sans cette garde à vue, il dit lui-même qu’il aurait continué à sniffer de la coke et à courir les it places entouré de mannequins russes pré-pubères. Le sujet ne me concerne pas et je ne m’y suis jamais penché mais j’imagine qu’obliger quelqu’un à se retrouver face à ses propres responsabilités ne peut faire de mal à personne.

Répondre

Beigbeder est très particulier mais je le préfère à Marc Levy, car on ne vire pas dans le mièvre…

Répondre

Moi aussi j’aime bien beigbeder, parce qu’il est au dessus des provocateurs bidon, il est intelligent. Alors bien sûr, comme tous les gens intelligents, il énerve, parce que tout est simple pour lui (surtout qu’il est bien né). Et puisqu’on parle de Marc Levy, contrairement à lui, il a une certaine notion de la littérature qui l’empeche d’aller dans le n’importe quoi.

Répondre

Je ne sais pas si tu autorises la publication des liens dans les commentaires, mais j’ai trouvé ca rigolo que ces deux articles soient publiés sur deux blogs que j’aime bien…
Excellente journée
http://www.tempsdecerveaudisponi...

Répondre

Si si, no soucy. Merci pour l’info.

Ce qui m’ennuie avec Beigbeder c’est qu’il verse dans l’auto contemplation. Et des gens qui écrivent sous acide et aussi bien que lui il y en a à la pelle.
En somme un écrivain bien dans son temps… et qui le restera. Pas plus.

Répondre

Oui, c’est probable. Mais il y a cette blessure, cette névrose qui l’habite et qui pour moi, donnent corps à ses écrits. Même s’il est loin d’être le meilleur en la matière.. On est d’accord !

"Sans cette garde à vue, il dit lui-même qu’il aurait continué à sniffer de la coke"

Il l’avait déja dit avant.. ça l’a pas empeché de recommencer xD

Répondre

Moui, et alors ? Chacun fait bien ce qu’il veut.. Si Beigbeder veut sniffer, bon, je m’en cogne un peu je dois dire. Tant qu’il ne fait pas l’apologie de la drogue..

Entièrement d’accord avec BritBrit : Entre : "Coke", "moi-je" et tralala. Moi ça me soule au bout d’un moment, même si je ne doute pas un seul instant de sa qualité de plume. C’est juste le sujet qui ne m’intéresse absolument pas.

Répondre

Justement : la coke n’est que le propos initial, qui déclenche la réflexion autour de l’enfance / des gardes-à-vue.

Oh, ouh là, c’est risqué ça comme billet, Beigbeder c’est avis divergents assurés… ^^

Perso, je le range (l’auteur, hein, pas le livre, je l’ai pas encore lu) tout à fait dans "Culture confiture". Distrayant, pas prise de tête, on peut apprécier tranquillement puis avec le recul se dire que c’est très égocentrique, mais bon, c’est pas la fin du monde.

Je n’ai lu qu’un livre de Beigbeder, et un de Marc Lévy (petite préférence pour le premier). Je trouve qu’aucun des deux ne fait de la très grande littérature, mais à lire dans le métro, c’est parfait !

Répondre

En ce qui me concerne, acheter un bouquin qui va remplir les poches d’un type comme lui me fait hurler… Non mais franchement… Les petits problèmes parisianno-parisiens d’un nihiliste obsédé par l’argent… ah ça oui, il est bon pour susciter l’émotion le grand ex-publicitaire.
Mais la sincérité? Je n’y crois pas une seconde. Je suis même scandalisée par la médiatisation autour de ce livre, un peu comme pour Marc Lévy ou Amélie Nothomb… Sans blague on fait partie des viviers littéraires les plus impressionnants du monde, et on nous met en avant…ça? L’homme est certainement pas un modèle du genre, mais svp, l’écrivain-vendeur non plus!

Répondre

Toujours à donner des coups de pieds dans les taupinières Deedee 😉
Perso je crois bien que je n’ai pas lu un seul bouquin sorti ces 10 dernières années (OK j’avoue j’ai lu Harry Potter. Mais en anglais c’est pas pareil… bon d’accord, aucune excuse.)
C’est pas par snobisme hein, mais il y a tellement de choses merveilleuses en format poche à petit prix et qualité prouvée que ben voilà.
Désolée donc pour Beigbeder, mais s’il est en poche dans quelques années, je viendrai sur ton blog en 3D te dire sans clavier (y’aura encore des claviers ?) ce que j’en aurai pensé.
Bonne journée et continue de nous updater : comme ça je peux faire semblant de l’avoir lu et c’est cool 🙂

Répondre

Je n’ai pas lu ce dernier opus mais j’apprécie beaucoup le personnage.
Très intelligent, très fin malgré ce que les apparences peuvent laisser imaginer je trouve.
Et le comparer à Lévy, ce n’est juste pas possible !!
Marc Lévy n’a aucun style, Beigbeder a une plume. Que l’on aime ou pas mais on ne peut pas lui retirer le fait qu’il a un style.

Répondre

Pour répondre à Anne ChicAndGeek, Beigbeder EST en poche !
Tous ses ouvrages sont sortis en petit format, que ce soit chez Folio Gallimard ou au Livre de Poche !

Répondre

Je n’ai jamais lu Beigbeder … ca ne me dit rien du tout, bizarre quand meme …

Répondre

Je n’apprécie pas particulièrement le personnage médiatique, pourtant j’ai aimé un Roman Français. Facile à lire, souvent touchant et résolument moderne. Pour un peu, j’éprouverai de la tendresse pour l’auteur et l’homme. Petit bémol : je trouve qu’il a tendance à faire de la généralisation excessive : du genre "ce que je vis, ce que je ressens est universel"…

Répondre

J’espère qu’il vaut vraiment toute la pub qu’on lui fait. Ca me donne quand même envie de l’acheter après l’avoir écouté sur France Inter ce matin, il le défendait bien son livre. Why not ?

Répondre

Beigbeder est un gros filou. 50% talent, 50% "merci les boîtes de pub par lesquelles je suis passé pour apprendre à mettre ma vie en scène". Le bouquin traîne à la maison, j’ai malgré tout envie de le lire.

Répondre

J’adore comme tout le monde réagit au quart de tour quand il s’agit de lui. Merci pour ce petit debrief, ça me donne envie de me lancer et de le lire. (Un Beigbeder.. ce sera grande première pour moi!)

Répondre

P.s, il ne faut pas être dislexique avec ton antispam Deedee, quelle est la septième lettre tu mot archi-long écrit en petit?

Répondre

Je le lirai sûrement un jour… J’aurais raison car vous êtes nombreux à aimer.
De lui, je n’ai lu que "l’amour dure 3 ans"…

Répondre

J’ai lu Nouvelles sous Extasy, l’Amour dure trois ans et Windows on the world, et j’ai aimé les trois.

Je vais donc sûrement me laisser tenter par celui là.

Répondre

Je suis, comme toi, une inconditionnelle de Beigbeder, et j’ai adoré "Un roman français"! J’aime la sensibilité extrème de l’homme sous ses airs de macho!

Répondre

je pense que ça lui ferait mal à Beigbeder de se retrouver en comparaison avec Marc Levy (et à moi aussi d’ailleurs)même pour dire que c’est mieux.
je n’ai rien contre M.Levy mais son talent littéraire n’a rien à voir avec celui de Beigbeder et leur ambition à ce sujet n’est certainement pas la même.

Répondre

J’ai entendu que le prochain roman de geraldine Beigbeder( la cousine de Frederic) va publier son prochain roman  » Larguée en péripherie de la zone politique et autres petits désordres organiques » chez Albin michel. Le titre est prometteur j’avais lu son premier roman  » Sponsors » et j’avais beaucoup aimé, elle a une écriture incroyable et son premier roman était très drôle et très réussi ! Moins médiatique que son cousin c’est un vrai écrivain!

Répondre

Répondre à clue Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *