Les Bienveillantes, de Jonathan Littell

Bon, ça y est : j’ai jeté l’éponge : je laisse Les Bienveillantes de côté. Oh, pas définitivement… j’abandonne rarement un livre en cours de route et celui-ci en particulier me donne envie d’aller plus loin. Voyeurisme ? Curiosité malsaine ? Pas vraiment. Mais je persiste à croire qu’il y a quelque chose derrière l’étalage plutôt malsain dont j’ai été un des nombreux témoins pendant les quelques 190 pages que j’ai pu lire depuis… 3 semaines.

Pour le moment, je trouve cet étalage trop violent, trop noir, trop écœurant à mon goût. Et finalement pas loin d’être sans intérêt. Ce livre requiert peut-être plus de temps que celui dont je peux disposer pour le moment… Je lui laisserai une seconde chance, un jour, sûrement.

Si des lecteurs en sont venus à bout et veulent nous livrer leurs impressions, qu’ils n’hésitent pas !

Prochaine lecture : eh bien je ne vous le dis pas, je préfère garder intact le débat autour de cette lecture quand je vous en ferai le compte rendu !

Commentaires

Et bien moi je n’ai pas osé l’attaqué!
"Les consolantes" le nouveau livre d’Anna Gavalda sort aujourd’hui

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Je l’avais acheté pour ma grand-mère l’an passé à Noël et au dernier moment je ne lui ai pas offert car je le trouvais trop gros, et trop compliqué (non pas que je sous-estime ma grand-mère, mais ce livre avait l’air diablement barbant). Du coup il traine chez moi dans ma bibliothèque et je ne l’ai jamais ouvert… J’attend de voir les avis.

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Sur Les Bienveillantes, on a déjà tout dit, bien avant et au moment du Goncourt.

Je vous livre les critiques de Jérôme Garcin de l’Obs et du Masque et la Plume (mon émission radio favorite) ici :

archquo.nouvelobs.com/cgi…

Et celle de Pierre Assouline (mon blog littéraire préféré) là :

passouline.blog.lemonde.f…

Moi, je voulais juste souligner un point de détail qui m’avait stupéfait et bouleversé à la lecture du bouquin où j’avais appris que les camps avaient aussi pour but de "masquer" la mort des victimes à la vue de leurs bourreaux. Auparavant, on les abattait à bout portant d’une balle dans la tête et cette proximité avec la mort rendait de nombreux SS fous ou suicidaires. Il avait donc fallu trouver une solution pour "éloigner" les victimes de leurs bourreaux, et rendre les choses plus "mécaniques". Terriblement abject. Mais tellement révélateur d’une certaine nature humaine.

Ce livre est un choc, un coup de poing à l’estomac (comme disait Gracq), mais il FAUT le lire. C’est vraiment dommage d’avoir lâché la rampe avant le dernier étage Deedee.

A côté, c’est sûr, Gavalda, c’est un voyage au pays des Bisounours…

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Les Bienveillantes, œuvre remarquable ? Pour le poids, peut-être…
Les Bienveillantes, œuvre de fiction, livre d’histoire, roman historique ? Tout cela à la fois ? À moins que le petit Jonathan ait voulu « humblement » nous dévoiler ce qu’est la nature profonde de l’homme, ses travers, ses ambiguïtés…
Certes, il y a l’argument massue : « Littell dresse le portrait d’un Allemand ordinaire, d’un homme ordinaire — vous, moi —, un SS happé par un phénomène qui le dépasse, devenu bourreau, presque par inadvertance. »
Un « allemand ordinaire », son narrateur ? Donc, les SS étaient tous docteurs de l’Université, férus de littérature, mélomanes, incestueux, matricides, homosexuels et psychopathes à tendances schizoïdes… Non ? vous êtes sûrs ? Pourtant, le « héros » de Littell, oui !
Neuf cents pages avalées avec un entonnoir et me reste une détestable impression de « collage ». Littell peut remercier les centaines d’historiens et leurs travaux, qu’il a patiemment réinjectés dans son ouvrage. Approchez Mesdames et Messieurs et contemplez le vrai visage du Troisième Reich : l’intolérance et la bêtise absolue ! C’est louable, Jonathan, mais d’autres l’ont déjà écrit, et mieux…
C’est tout ? Non ! Littell a pris soin d’agrémenter son récit hyper-documenté, mais laborieux, d’anecdotes scatologico-sexuelles, qui entrent dans la liste des ingrédients qui font les bonnes soupes éditoriales.
Du sperme dans un roman déjà bien chargé de tripes, de cervelles et de déjections… Suis-je sensé me pâmer de plaisir ? Je me pose la question lorsque je contemple la quasi unanimité des critiques qui hurlent au chef-d’œuvre (et un Goncourt qui marche à la douze, un !).
Je devrais peut-être prendre des cours de lecture auprès de Pierre Assouline…
culturedeconfiture.blogsp…

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ah ça fight un peu avec des vrais arguments. Une critique constructive et intelligente, merci JV ! J’aimerais aller plus loin mais pour ça, il faut que je termine le livre….

Ah zut, il est en haut de ma pile "A lire", ça me fait un peu peur du coup :-/

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Au contraire, tiens nous au courant !

Pour des raisons personnelles, je ne lis jamais rien sur la seconde guerre mondiale, et les camps en particulier.
Et si j’ai bien compris le sujet (un SS un homme somme toute comme un autre) est plus que je ne pourrais en supporter, même si rationnellement je peux comprendre.
donc pas lu et lirais pas.

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Je suis un peu gêné lorsque je lis que ce livre est un coup de poing. Même si on ne peut nier certaines vertus pédagogiques, cet ouvrage est un roman, pas un livre d’histoire…
Il interpelle, c’est le propre d’un bon roman, là où un livre d’histoire donne à penser et à comprendre.

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Mais l’histoire ne peut-elle pas interpeler aussi, parfois ? (ça va se terminer en dissert’ de philo tout ça :))

Pas lu parce que mauvaises critiques autour de moi. Mais l’idée justement de montrer le ss comme un homme ordinaire me plaît. La nature humaine est complexe et les bourreaux ne sont pas tous de grands méchants aux dents ascerées… Le fait qu’ils soient ordinaires les rend encore plus effrayants et nous renvoi à nous. Intéressant, maintenant si effectivement comme dit culture de confiture si l’homme ordinaire est psychopathe incestueux et matricide, on n’a pas la même vision de l’ordinaire…

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Il n´est pas dur à lire (dans le sens complexe à comprendre) mais difficile à lire, car comme le dit si bien Chroniques du Plaisir, c´est un coup de poing dans l´estomac, voire une série de coup de poing. Un très beau livre, à lire absolument.

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> Juliette : tu vois juste puisque tu viens de donner, involontairement, le titre d’un ouvrage de l’historien anglais Christopher R. Browning, "Des Hommes ordinaires" (éd.: Belles Lettres), qui met en lumière le basculement dans la folie meurtrière d’un groupe de soldats allemands "lambda", pères de familles, non-membres de la SS.

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Pfiou, les bienveillantes … J’ai essayé l’année dernière, je n’ai pu aller au delà des cent premières pages … Chapeau bas à ceux qui l’ont fini !

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J’aimerai savoir pourquoi vous n’avez pas réussi à le lire jusqu’au bout ? Etait-ce parce que c’est trop poignant ou parce que c’est tout simplement barbant (voire les deux)? Je suis très tiraillée par toutes les critiques qu’engendre ce bouquin … Cela éveille ma curiosité …

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Poignant, je ne dirais pas ça. Barbant, certainement. Pour ma part, je me suis gravement ennuyée avec les descriptions quasiment microscopiques… malgré tout utiles en fin de compte. Et écoeurant, avec ces descriptions de juifs que l’on empile parfois encore vivant dans une fosse, de ces enfants que l’on massacre devant leurs parents… Est-ce utile de pousser la description aussi loin ? Peut-être… Mais je ne suis pour ma part pas encore tout a fait prête à lire la suite.

tu piques ma curiosit là. je crois que je vais l’acheter. je finis celui que j’ai commence et apres je le lis!

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Tiens nous au courant quand tu l’auras lu, surtout !

quand j’ai vu l’épaisseur du livre, j’ai préféré ne pas l’acheter, et je me rappelle que la 4e de couverture ne m’avait pas particulièrement attirée, au point que les précédents commentaires qui résument ce roman m’ont appris beaucoup de choses sur le thème principal 🙂

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Comme je n’aime pas trop lire, c’est sûr alors que je ne lirais pas celui-là!

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Appel à votre bon coeur, m’sieurs/dames !
Si vous voulez vous "débarasser" des "Bienveillantes", pensez à moi, je suis preneuse !
Contre vents et marées, j’ai la ferme intention de le lire !

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Je ne m’en débarrasse pas, mais je te le prête avec plaisir. Dès que j’ai quelques minutes, je te l’expédie 🙂

En ce qui me concerne, et je peux vous dire que je lis vraiment beaucoup, j’ai aussi jeté l’éponge. Non pas que ce soit compliqué ou barbant, loin de là, mais le premier chapitre m’a positivement écoeurée. Je ne me suis pas sentie l’envie de me plonger et de m’imprégner d’un tel univers, pour le moment… Et pour être honnête, le non-goût de la vie et des choses belles que l’on sent immédiatement m’a fait penser à La Nausée, de Jean-Paul Sartre, qui m’avait justement vraiment écoeurée dans son nihilisme quasi-total.

Donc non, et pas pour le moment. Mais probablement un jour, et on verra bien alors si JV de culture de confiture avait raison… car je ne serai convaincue que lorsque j’aurai eu raison de cette pierre.

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On peut maintenant acheter les Bienveillantes en poche depuis quelques semaines, il est donc des plus accessibles, Nefertiti. Enfin… je dis "des plus accessibles" matériellement tout du moins. Je l’ai dégoté il y a peu, et j’avoue que je me prépare un peu avant de le lire : il est là, je le regarde mais j’attends le moment.
Merci Deedee pour ton blog que je lis (quasi) quotidiennement!
Bises

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On peut maintenant acheter les Bienveillantes en poche depuis quelques semaines, il est donc des plus accessibles, Nefertiti. Enfin… je dis "des plus accessibles" matériellement tout du moins. Je l’ai dégoté il y a peu, et j’avoue que je me prépare un peu avant de le lire : il est là, je le regarde mais j’attends le moment.
Merci Deedee pour ton blog que je lis (quasi) quotidiennement!
Bises

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Tu veux rire ? Merci à toi, je suis super flattée que tu me lises 🙂 A bientôt en vrai, peut être ?

Je trouve assez étonnante la polémique qui a entouré et qui continue d’entourer ce roman qui est tout sauf "la plongée d’un homme ordinaire" dans la machinerie nazie. C’est au contraire, une exploration des facettes les plus perverses, obscures, abjectes, mais aussi terriblement contradictoires (car il s’agit d’un homme lettré, cultivé) de ce personnage de roman assez hors du commun. C’est à mon sens, la première force du livre, sans oublier sa puissance évocatrice (les horreurs des camps, le chaos du front russe), la richesse de sa documentation (mais on est bien d’accord, ce n’est pas un livre d’histoire), l’immoralité de son dénouement. Ce n’est pas du goût de chacun, c’est parfois terrible à lire, éprouvant, sans doute complaisant… mais je pense que c’est un sacré boulot de romancier

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D’où mon avis, malgré tout, d’aller jusqu’au bout de cette lecture..

Etant arrière petit fils et petit fils de déportés et passionné de la 2nde guerre mondiale ( non, je ne mets pas de majuscule à cette guerre ) , il me falait ce livre.
La seule manière de le prendre c’est comme cela :
" Mon boulot ? je suis nazi. Oh, y’a pas que des bons côtés mais bon faut bien vivre, c’est à la mode et ça me nourrit."
Voilà comment je l’ai pris. Certains diront que les temps étaient comme cela et d’autres diront que c’est le formidable pouvoir d’autodestruction de l’homme, d’autres plus cyniquement diraient que c’est ça la chaîne alimentaire.
L’autre chose formidable, en fait c’est la première, c’est le travail du romancier et son pouvoir de se mettre dans la tête de son personnage.
C’est un roman.
Les Fleurs du Mal à l’époque, on le brûlait sur la place publique……………

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Merci pour ton éclairage sur la question…

JV:le livre a été décrété historiquement irréprochable par les "spécialistes" (notament LANZMANN l’auteur de Shoa) .

juliette: non, justement le personnage principal est tout sauf un ‘homme ordinaire" ; il ne cesse de dire qu’il est "normal" mais la propre inconscience de sa "folie" ne fait que mieux démontrer son "anormalité".

OK avec KAPLAN, sur le reste.

En tout état de cause qu’on aime ou pas, ce livre a du souffle, une vraie épopée..
D’une manière générale je suis surprise du rejet de certain sur ce livre, comme si la littérature devait être douce et suave.. A coté de ça la violence au cinema ne gêne personne …mais la description d’une vérité historique immonde ne semble pas tolérable..On peut critiquer le style de littel mais pas lui reprocher sa thématique.
Et puis je pense au film de polanski: la leçon de piano: un des films les plus forts sur ce thème, il n’a déclanché aucune polémique .Pourquoi donc autant de dytirambe sur les bienveillantes .Qu’est ce qui a amené à des critiques parfois si dures?

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Rien a voir avec le post du jour…

D’ou vient cette sublime petite robe que tu portes sur la video sur le blog de nadia?

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Ahah 🙂

C’est une robe Vero Moda, 34,95€ !

Pour ma part, je n’ai pas lu le bouquin (en fait j’ai commencé à le lire à la Fnac et je l’ai refermé au bout de 3-4 pages), pour les raisons évoquées plus haut.
Il y a déjà les infos pour me rappeler que ça va mal dehors…Il y a aussi les films (j’ai pas regarder la liste schindler en entier, hotel rwanda m’a fait pleurer comme une madeleine et le dernier roi d’écosse m’a donner des hauts le coeur)
Alors comme j’ai l’imagination qui travail pas mal, j’ai préféré m’abstenir. Il ne faut pas oublier, il y a encore des choses à apprendre de cette période terrible…mais parfois, je préfère oublier

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Bonjour Deedee.
je fais confiance au membres du jury Goncourt concernant la qualité littéraire de cet ouvrage. Pour ma part, je suis incapable de lire ça … Life’s too short …

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Une réflexion, pas très politiquement correcte ici, me vient à la lecture de beaucoup des commentaires précédents : ce livre n’est pas pour les petites filles. Combien d’entre elles ont-elles lu le Voyage au bout de la nuit ? Pas des masses je pense…
Pour le reste Kaplan a tout bon.

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Sans vouloir t’offusquer, je crains que tu confondes un peu tout… J’ai lu Voyage au bout de la nuit, c’est un de mes livres cultes… et qui n’a à mon sens pas grand chose à voir avec les Bienveillantes (même si je ne juge que sur les 200 premières pages pour ce dernier).

Ce pavé-là, juste feuilleté, ne me fais vraiment pas envie. J’ai l’impression que J.L se sert d’un moche pan de l’histoire, pour en faire pas grand chose de plus que ce qui a déjà été (mieux) fait. j’en resterai au pourtour du thème avec L.F Céline… (Même si l’homme est puant.) oui, classique, mais déjà une bonne claque.

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Bienvenue ici, et oui, je suis on ne peut plus d’accord avec tes propos.

(…j’avais pas vu le post d’avant…) Le lien avec Céline ? Une tentative de description par l’exemple de la nature humaine face à un contexte guerrier, non ?

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Ah tiens, moi, je n’ai même as envie d’essayer de le lire.
Je lis d’ailleurs rarement les goncourt, et depuis une expérience "pénible" avec "Ingrid Caven" de JJ Schul, que j’ai fini laborieusement (oui, je crois que c’est bien un prix Goncourt qu’il a eu), je suis encore plus méfiante, la qualité littéraire à ce point, ça ne doit pas être pour moi!
Et j’avoue, je n’ai pas lu "voyage au bout de la nuit" non plus.

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Voyage au bout de la nuit je l’ai lu, mais j’ai détesté: le sujet, c’est une chose mais c’est surtout à l’écriture que je n’ai pas mais alors vraiment pas accroché. Si bien que je ne me souviens même plus de quoi ça causait… (faut dire que j’avais 15 ans, on retient pas les choses trop sérieuses à cet âge là 😉 )

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Je ne vais rien apporter au débat mais ce livre, énorme pavé de surcroit, ne me tente pas, déjà par le sujet (déjà le choix de Sophie, ça m’a bien suffit) et aussi parce qu’il y a eu bcp de critiques contradictoires à son propos à sa sortie.

Enfin je te conseille le Goncourt de cette année (Gilles Leroy Alabama Song), 150 pages, classique au possible, mains interessant (quand comme moi on ne connaissait pas vraiment Zelda Fitzgerald)

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@le grand garçon qui n’aime pas les petites filles
C’est la première fois de ma vie que je commente un commentaire, mais là ça me chatouille grave. Les "petites filles"… pff.
Ben non, c’est pas un livre pour "petites filles", ben non c’est pas Anna Gavalda (sans blague ?), and so what ? Et les petits garçons alors ? m’énerve avec les petites filles ! Et moi aussi j’adore le Voyage, et même que les filles aussi lisent des bons, "grands" livres. Saperlipopette. Longue vie à la condescendance !(et au passage merci quand même pour les 2 très chouettes articles sur les bienveillantes que je n’ai pas non plus encore eu le courage d’escalader, je suis déjà entrain de finir Proust et j’ai Vie et Destin qui m’attend. Sur Amazon, je voyais pas le livre de profil, 1172 pages quand même… C’est peut être pas un livre de fille finalement)

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Mais Sarah, les filles savent lire, tu crois ?! 😉

que de flamme pour un ROMAN…que l’on n’a pas lu…., que l’on n’a pas fini de lire…..,c’est comme tout ils y en a qui disent aimer la confiture d’autres la compote et qui finalement ne mangent jamais ni l’une ni l’autre……………………….de peur de devoir donner un avis….car pour pouvoir le donner il faut l’avoir terminé….

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ça s’appelle un débat et s’il ne te plait pas, libre à toi de l’ignorer plutôt que d’apporter cette contribution pour le coup, tout a fait inutile et péremptoire.

Essaye de le relire titile, ce livre en vaut vraiment la peine…
En tous les cas "Chroniques du Plaisir", déjà 3 filles qui ont répondu à ce billet ont lu Voyage au bout de la nuit…
Concernant les Bienveillantes, j’ai envie de le lire. Un documentaire est passé sur arte il y a environ deux semaines ou ils parlaient de sa sortie en France et en Allemagne. Un lecteur d’une maison d’édition a souligné dans le documentaire qu’on ne sortait pas indemne après l’avoir lu mais qu’il était nécessaire de le lire.

A noter aussi que "les Bienveillantes" n’est pas le premier roman à mettre en scène un nazi : "La mort est mon "de Robert Merle s’inspire des Mémoires de Rudolf Hess, le commandant D’Auschwitz

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J’ai lu La Mort est mon métier, beaucoup aimé. La trame de récit n’a absolument rien à voir, je trouve, elle n’est pas choquante, ni voyeuse… Et surtout, elle est basée sur les mémoires de l’homme que tu cites et pour moi, cela fait toue la différence !

oups désolée, je voulais dire "La mort est mon métier" de Robert Merle

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Comme toi, je l’ai commencé et j’ai…abandonné. Et pourtant, je suis prof d’histoire et intéressée par tout ce qui s’écrit pas le sujet. Ce n’est même pas le nombre de pages qui m’a effrayée (la preuve, "Belle du Seigneur" est très long mais passionnant). C’est juste que ce livre m’a barbé au plus haut point. J’ai rarement lu un livre aussi ennuyant. A force de sauter des passages (tout ce qui est en Allemand et alourdit la lecture), à force de sauter des pages, j’ai abandonné…sans regret (sauf de l’avoir acheté)

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> m’dame : je n’ai jamais écrit que l’ouvrage n’était pas historiquement fiable. Je ne suis pas favorable au traitement romanesque d’un tel sujet, c’est différent. Chaque mot compte avec ces sujets !
Le "Pianiste" de R. Polanski (La Leçon de piano est un film de Jane Campion) s’inspire d’une histoire vraie. Pas Les Bienveillantes !
J’approuve en revanche la critique de Deanie. "La mort est mon métier", de Robert Merle s’inspire du parcours de l’un des commandants d’Auschwitz.
La véritable question n’est-elle pas "quelle était l’ambition de Littell en publiant un ouvrage de fiction sur un sujet qui a déjà été abordé par les historiens ?"

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et bien j’en suis a la 500 eme page et je suis plutot dedans. Ss juger, je trouve qu’en effet c pas un livre facile ms c interessant.
Enfin moi je pense le finir rapidement.
Ms c’est vrai que les 1res pages ne st pasfaites pour appater le chalant!

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Je suis intriguée par ce livre, mais je n’ai pas encore osé m’attaquer à ce pavé. Je me demande tout de même si ce livre n’est pas un énième livre sur les camps qui réveille un petit côté voyeur. Il paraît néanmoins intéressant et bien écrit.

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En ce qui me concerne, je pense que je suis bien incapable de lire ce livre sans en faire des cauchemars… Donc bon, c’est pas grave, il y a tellement d’autres bouquins à lire…

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… J’aime pas Anna Gavalda ! …
(J’ai lu son 1er, ça m’a suffi. On ne fait pas forcément de bons livres avec de bons sentiments, désolée)
Intituler son bouquin "les Consolantes" après celui de Littell… Si c’est pas de la récupération marketing ça ! Ben, ça y ressemble drôlement.
Je sens qu’on va avoir droit à toute la déclinaison, du "-antes" en veux-tu en voilà : "Les Consentantes", "Les Alarmantes", "Les Ecoeurantes", "Les Calmantes", "Les Excitantes", " Les Constipantes", "Les Band-…" Bon OK, j’arrête avant que ça ne dégénère.

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Rhhoaaa tu es dure :)) J’aime bien Anna Gavalda, moi. Enfin, j’aimais bien, jusqu’à le pavé là, Ensemble, c’est tout. Il y a indéniablement un avant / après ce livre pour moi. Je ne la lis plus, je suis juste passée à autre chose.

Si cela vous intéresse – et je n’ai pas lu non plus, vous l’aurez compris, ce sujet là je l’évite- je vous conseille "Images malgré tout"
http://www.leseditionsdeminuit.e...

Ca n’est pas pour se faire un sujet "parlons shoah" mais plutôt pour voir jusqu’à quel point il est possible d’en parler et comment.

(je le conseille car une source sure ;o ) en est fanatique ; je conseille rarement des livres que je n’ai pas lus sinon).

Néfértiti ; classe, Gavalda. vraiment.

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"Et puis je pense au film de polanski: la leçon de piano: un des films les plus forts sur ce thème, il n’a déclanché aucune polémique .Pourquoi donc autant de dytirambe sur les bienveillantes .Qu’est ce qui a amené à des critiques parfois si dures?"
Souviens toi de "la vie est belle" qui s’est fait massacrer.
Le livre dont je parle juste au dessus a été un scandale -dans un petit milieu – mais un scandale quand même.

je ne sais plus si c’est Lanzman qui a dit que sur le sujet, il n’y avait pas de mot.
Ceci explique sans doute toutes les critiques sur le sujet.

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Oui je suis dure, pas du tout convaincue.
Allez, au dodo…

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C’est vrai que les 200 premières pages sont difficiles à lire mais je trouve qu’il faut lire ce bouquin pour cette raison : l’auteur a réussi une chose en écrivant ce livre c’est de se mettre à la place de son héro (en disant ce que vous allez lire je ne peux l’appeler autrement)de regarder la vérité en face, de se mettre à la place de celui ci sans emettre de jugement. C’est difficile à dire, mais je trouve qu’il va au bout des choses, qu’il a osé regarder la cruauté de l’homme jusqu’à ses extrèmes (mais pas ses limites)et je trouve qu’il faut lire des oeuvres comme celles ci au moment où on se pose des questions sur la nature humaine. On m’a toujours appris que pour se faire une opinion il fallait connaître tous les paramêtres. Il est évident que jamais je n’aurais pu avoir l’idée – ni même une seconde – d’ excuser, de justifier de telles horreurs. Je suis sûre que l’homme est capable de bien pire, mais je le crois également capable du meilleur, en tout cas je préfère y croire. Dans le même registre on peut citer La mort est mon métier de Robert Merle, mais je ne crois pas que ce soit la même technique d’écriture, il y a beaucoup moins de scènes douloureuses. Mais c’est là que Littell a été fort, c’est que malgré la douleur, malgré l’horreur que cette histoire représente, malgré les sentiments qu’elle peut engendrer il l’a décrite cette horreur et jusqu’au bout.

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Deedee > Et bien, je lis ta réponse à mon premier commentaire et les bras m’en tombent ! Pourquoi autant d’agressivité ? Qui a dit qu’il ne fallait pas donner son avis ? Moi ? Je me relis et je n’en vois aucune trace. Je prend le temps de retrouver deux critiques remarquablement écrites sur le sujet, je les mets à disposition de tout le monde et tu me tombes dessus à bras raccourcis ! Tu n’as pas assez dormi ou bien ? C’est quand même un peu fort de café là…

Pour le reste, tu considères que c’est un parti-pris que je trouve "dommage" que tu ne sois pas allée au bout mais c’est vrai. Et tu nous demandais notre avis ??? Etonnant, vraiment. Je ne comprends pas cette réaction si violente, elle me déconcerte.

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Bonjour Deedee,
Je viens de découvrir tes commentaires.
Finalement, tu as raison : tous ces billets et ces réactions prouvent une chose : Les Bienveillantes nous interpellent. Et c’est peut-être le mérite de ce livre.

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A la lecture du commentaire de Chroniques du plaisir, je ne pense pas Deedee qu’il ait voulu insinuer que ce n’était pas la peine de livrer une énième opinion sur le livre de Littell. Eventuellement oui, la tournure peut prêter à confusion avec ce double sens, cette double interprétation, mais la suite du commentaire montre que c’était seulement une manière d’introduire les deux critiques représentatives choisies en liens.
Et puis Chroniques du Plaisir a tout à fait le droit de considérer que c’est dommage de n’avoir pas persévéré dans la lecture du livre, y’a rien de définitif à ça. Quoi de plus énervant parfois de voir qu’un livre fort qu’on apprécie parce qu’il a le mérite d’apporter un témoignage essentiel par le biais de la fiction (rien de mal à utiliser la fiction, c’est un puissant moyen de vulgarisation, au sens positif), un livre pour lequel on s’est donné le mal (parce que des fois il faut faire cet effort) d’aller au bout, décourage des tonnes de lecteurs potentiels alors que n’importe quelle niaiserie lancée à grand renfort médiatique et qui n’a aucune saveur littéraire va faire des millions de lecteurs ? Sans qu’on comprenne pourquoi.
Les arguments genre "c’est trop dur/moche/dégueulasse" ou "je sais que ça existe mais je ne veux pas y être confronté(e)", "je ne me sens pas capable de lire un truc pareil, ça me décourage", massivement employés, sont devenus trop faciles pour tenir. Oui c’est vrai, des fois notre état moral, psychologique, la fatigue, ne nous permettent pas d’aborder certains livres très durs, et on peut passer à côté – momentanément. C’est parfaitement compréhensible bien sûr. Seulement des fois, c’est pas agréable mais il faut se faire violence. J’ai lu il y plusieurs années une trilogie qui se déroulait en Colombie durant la Violencia (et après…), dans laquelle l’auteur – un Anglais ayant vécu en Colombie et très bien documenté – par le biais d’une fiction littéraire, ne laissait rien ignorer au lecteur des méthodes de tortures les plus sophistiquées et autres exactions commises en ce temps (et partout les mêmes…). La fiction permettait ici d’atteindre le plus grand nombre, d’interpeller, de mettre en garde, mieux que ne l’aurait fait un très docte ouvrage d’histoire, un peu aride, réservé à une certaine frange de lecteurs, minoritaires. Un chapitre sur deux c’était effroyable à lire, à chaque fois que je prenais le livre pour avancer dans ma lecture, je me disais "mais qu’est-ce je vais encore découvrir comme abominations… ?!". J’ai tenu bon, je sentais qu’il fallait continuer, je le devais, et maintenant je suis contente de l’avoir lue cette trilogie, parce que je SAIS, et ce n’est pas beau à voir ; je ne peux plus faire l’autruche, refuser de voir les choses en face, faire comme si de rien était, ne pas croire, faire comme si je ne savais pas !
Et c’est seulement lorsqu’on connaît qu’on peut faire front, et se prémunir. Soi, les siens et les autres.
Cette vérité il ne faut pas l’oublier, certains livres notamment nous y aident. Remercions-les d’exister et essayons de les lire en échange.

Comprenons-nous bien, il ne s’agit pas de forcer la main aux gens, mais au moins, interrogeons-nous.

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Ravie de lire ce post ! Je pensais être la seule à ne pas pouvoir ingurgiter ce pavé ! Au bout de 200 pages aussi, j’ai jeté l’éponge. Les descriptions crues des expéditions des einzatzgruppen en URSS…. glups ! J’ai donné une biblio avec des livres à lire pour mes éléves sur la shoah et je leur ai dit ma difficulté à lire celui-là, tout en le leur citant car on ne sait jamais … Je vais quand même leur photocopier quelques paragraphes au début où il explique comment chacun à son échelon n’a jamais pris sa part de responsabilité dans cette horreur. Ceci dit je reviendrais ponstuellement sur ce livre non pour avoir la possibilité de dire "moi je l’ai lu" mais pour placer ma lecture d’un autre point de vue sur ce thème . La mort est mon métier de R.Merle était à ce titre écrit du même point de vue narratif. Il faut je pense savoir être dérangée, bousculée par une lecture et c’est pourquoi je ne renonce pas totalement à le lire et ce pourquoi je ne veux pas épargner certaines choses à mes élèves en cours d’Histoire ! Tout en respectant bien sûr leur point de vue et en restant dans le tolérable !

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je ne suis pas péremptoire du tout. je participe au débat c’est tout. mais si nos pensées ne sont pas les tiennes elles sont inutiles. ok j’ai compris.o

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Je suis comme toi, je le lis de temps à autre (je l’ai commencé en avril 2007 quand même !), mais je déteste abandonner une lecture, donc je continue. Et puis, même si le sujet n’est pas évident, l’écriture n’est pas désagréable…

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@ m’dame : Le film de Polanski c’est "Le Pianiste" pas la "Leçon de Piano" qui est le film, sublime également au demeurant, de la Néo-zélandaise Jane Campion.;-)

Bon, Deedee, moi "Les Bienveillantes" je le commence ce week-end. Sans appréhension aucune. Mais j’avoue que je nourris un "intérêt" particulier pour les hommes qui sombrent dans l’horreur. Passionnée de Cambodge j’ai tout lu sur le régime des Khmers rouges. Je crois que les méthodes des "frères" de Pol Pot n’avaient pas grand chose à envier aux méthodes des SS…
Bref, je repasserai te dire ce que j’en pense.
En outre, un autre livre attend que je finisse Les Bienveillantes:

Celui de Gavalda …

Et oui, on peut "aimer" les monstres ET les bisounours.

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Vous savez quoi ? Je suis en train de regarder le reportage "Shoah par balle" sur France 3 et je crois que d’un coup, ce reportage me permet de comprendre ce qui me déplait fondamentalement dans le livre : cette idée qu’à travers le narrateur, le lecteur est plus ou moins amené à accepter les massacres, à les cautionner. Car le narrateur décrit méticuleusement ces scènes, quasiment froidement. Et c’est ce qui pour moi rend cette lecture odieuse…

Bon, je continue à regarder le reportage..

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C’est évident que c’est ça qui est désagréable : la description de ces scènes atroces. Mais pparfois, il faut aussi passer par des descriptions précises pour certains prennent conscience de l’horreur. On le voit quand on enseigne la Shoah. Il faut savoir doser subtilement entre témoignages réalistes (car on ne visualise pas forcément l’horreur si on en n’a pas des exemples précis) et d’autres témoignages afin de ne pas tomber dans le voyeurisme désagréable et dans la narration de l’horreur pour l’horreur. Donc il faut peut-être aussi des livres comme celui-là….Alors evidemment il fait parler, mais n’est-ce pas là aussi finalement le but de tout ouvrage : susciter des réactions, bonnes ou mauvaises ? Et puis l’échange est constructif, pour peu qu’il soit argumenté.

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Désolée pour la prise de tête.
Les Bienveillantes n’ont pas été qu’encensées, au contraire. Ce qui renforce mon intention de le lire. Dans mon précédent commentaire je faisais référence plus largement à un certain nombre de livres pas toujours très agréables ou dérangeants – sans doute les Bienveillantes en font partie -, mais qui ont le mérite de nous ouvrir les yeux. D’ordinaire des ouvrages qui ne charrient pas des tonnes de lecteurs (pas le cas des Bienveillantes qui a bénéficié du Goncourt), pourquoi ? Parce que : "je ne me sens pas capable de lire un truc pareil, ça me décourage/je sais que ça existe mais je ne veux pas y être confronté(e)" quasi unanime dans l’assistance, en tous cas majoritaire. Et, oui, je trouve cette frilosité parfois un peu facile. C’est… "dommage".

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Ah non, ne sois pas désolée pour la prise de tête, j’aime ça, moi, me poser des questions, débattre etc. c’est juste qu’en ce moment, j’ai énormément de boulot et que je ne suis pas certaine d’avoir tout mon potentiel de réflexion +++, tu vois ? Cet espèce d’état de fatigue latente qui s’empare de toi et qui t’empêche d’exprimer correctement ton point de vue.

Enfin je m’égare, là…. Je suis globalement d’accord avec toi et encore une fois, je ne nie pas une certaine facilité à ‘laisser tomber’, même temporairement…

Deedee > Bon, je reviens une dernière fois, histoire de fermer la parenthèse. Ce que je voulais dire par "on a déjà tout dit", c’est que je ne voyais pas comment j’allais pouvoir apporter quelque chose d’original au débat sur Les Bienveillantes compte tenu de tout ce qui a déjà été écrit sur le sujet, et c’est pourquoi j’ai choisi de proposer les critiques de JG et PA. Rien de plus et pas de quoi s’offusquer. Donc un peu choqué que m’être pris une baffe en retour. Mais tu as raison, c’est peut-être moi le Bisounours finalement… 😉

J’espère au moins avoir été constructif pour ceux qui voulaient lire une vraie critique du bouquin. C’est d’ailleurs impressionnant ici le nombre de commentaires de personnes qui n’ont pas lu le livre. J’espère que les papiers de JG et PA leur auront donné l’envie d’ouvrir ce "pavé".

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je viens de lire les commentaires… tous… Je trouve que Chronique du Plaisir est juste. Il est difficile d’en dire plus en terme "critique". Coté témoignage de l’émotion, libre à chacun… Je ne comprends pas pourquoi tu t’agaces Deedee, il est plutôt bienveillant le monsieur…
Par ailleurs, tu as lu le plus chiant du bouquin, je t’encourage vraiment à lire jusqu’au bout ce livre. C’est du miel.

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Salut j’arrive un peu tard sur la converse (!)
il me semble que ce livre que j’ai terminé il y a un an, a un grand mérite : celui de nous déplacer.
En le lisant j’ai ressenti à quel point mes savoirs étaient ceux d’une bachelière française (la shoah par balles ?jamais entendu parler avant ; l’horreur du front russe idem) et le livre nous donne le temps de ce déplacement, ce qui n’est pas le cas des films ou documentaires, aussi excellents soient-ils.
Les longueurs scatologiques m’ont pesé à moi aussi, mais un an après ce qu’il me reste de ce livre c’est : le lieu de la réflexion, de l’instruction (eh oui…) plus approfondis qu’avant.
A lire, donc.

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C’est exactement la raison pour laquelle je veux le terminer, quand je serai dans de meilleures dispositions ! 5 minutes par ci, 5 minutes par là, sont incompatibles avec une telle lecture, je crois.

Pour le reste, il n’est jamais trop tard pour participer 😉

Bon ok, je vais peut être choquer, mais y’a un moment ou le devoir de mémoire se fait prétexte pour continuer à écrire sur un sujet qui fascine et qui se vend bien. Je ne crois pas qu’il faille avaler 1000 pages de détails sordides écrits sur un ton détaché pour comprendre ce qu’il s’est passé. La liste de Schindler est bien plus convaincante pour le devoir de mémoire. Quand à l’origine du mal chez l’humain, Hannah Arendt constitue une approche bien plus saine.
Par ailleurs, je pense que lire un livre aussi macabre a une influence négative sur les gens: ça nous déprime, ça nous injecte du noir à broyer pour une réflexion déjà menée 1000 fois auparavant. Le quotidien est suffisament sombre (par exemple la question de l’euthanasie en ce moment) pour encore et tjrs revenir sur le meme drame du passé. Regardons le monde aujourd’hui, les inégalités, les guerres injustifiés,le partage des ressources, le nombre croissant de SDF et à coté de ça, Mr Louboutin vends ses pompes à 700euros comme des petits pains, et dites moi à quoi il sert le "devoir de mémoire"? à nous déculpabiliser, comme les galas de charité des milliardaires newyorkais?

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Pas faux du tout sur les Louboutin & la charité-bonne-conscience des pipeules en robes haute-couture, se pavanant avec complaisance devant les photographes pour la bonne cause… Je partage ô combien ton point de vue Elisa !
Mais pour le reste, ton raisonnement m’apparaît un peu contradictoire. "[…] pour encore et tjrs revenir sur le meme drame du passé.", ce même drame du passé, justement, ne passe pas. Ce drame du passé est comme une mise en abyme, un puit sans fond qui nous oblige à ne pas nous voiler la face, aussi abominable que ce soit. Nous n’avons pas fini d’en tirer des enseignements. Et d’y revenir. Je ne crois pas que cela nous empêche – bien au contraire ! – de réfléchir sur le monde d’aujourd’hui & de demain…

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J’ai lu tes commentaires précédents et je rejoins DeeDee quand elle dit que le fameux "devoir de mémoire" ne nécessite pas qu’on s’abreuve de centaines de pages insoutenables. Je n’ai pas besoin qu’on me décrive l’agonie dans les chambres à gaz sur 10 pages pour comprendre l’horreur de la Shoah. En plus, on a tous vu un reportage sur les camps d’extermination avec des images qui marquent à vie: les corps qui s’entassent, qui ont perdu leur humanité, les executions à bout portant, les expériences scientifiques … Un film qui m’a beacoup plus sur le sujet a été "Amen" de Costa Gavras, qui pour moi est un chef d’oeuvre. Tout est suggéré: les trains partent pleins de gens et reviennent vides. C’est fort, c’est efficace, pas besoin d’images sordides qui me font faire des cauchemars pendant des nuits (et c’est vrai lol).Par ailleurs, quand tu dis "se voiler la face", comme je disais, on se voile la face par rapport à tout ce qui se passe dans le monde aujourd’hui, je ne pense pas que l’homme ait retenu grand chose de la Shoah, ce qui s’est produit peut se reproduire, il suffit d’une petite crise économique, tout le monde s’en fout du nombre croissant de SDF: on continue notre petite vie, on passe des heures à lire "Les Bienveillantes" alors que le SDF en bas de notre immeuble a froid jusqu’aux os et que dans l’immeuble d’a coté on vire des sans-papiers avec leurs enfants. Johnatan Litell veut peut être nous faire réfléchir sur la responsabilité de l’homme dans ses actes, mais pour le devoir de mémoire, on avait pas besoin de lui. Mon grand père est mort dans un camp, mais je ne comprends pas pourquoi la Shoah semble être le seul crime contre ‘lhumanité qui ait jamais existé. Quelqu’un parle-t’il du génocide des Indiens d’Amérique??? On les a presque fait disparaitre de la planète et tout le monde s’en fout. La Shoah, aussi incompréhensible et terrifiante soit elle, est devenue une machine marketing.
Par ailleurs, je ne suis pas fan de Anna Gavalda mais ça fait du bien de voir qu’un écrivain puisse être respecté par la critique et écrire des livres qui donne un peu d’espoir et de joie de vivre aux gens, sans que ça soit niais. Marre des dizaines d’écrivains fans de Houellebecq ou de Beigbeder. Eux leur mal-être et leur vision cynique c’est leur fond de commerce mais le citoyen moyen, s’il déprime comme eux suite à la lecture de leur livre, il fait quoi?? ça sert à quoi que Beigbeder dénonce la société de consommation, il est toujours dans le 6ème dans son superbe appart à sniffer de la coke et à sauter tout ce qui bouge. Est ce qu’à un moment, "savoir" et "dénoncer", ça devient pas pathétique et pseudo-intellectuel??

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"…je ne pense pas que l’homme ait retenu grand chose de la Shoah" => mais on est bien d’accord.
"La Shoah, aussi incompréhensible et terrifiante soit elle, est devenue une machine marketing.
" => tout à fait.
Je passerais sans nul doute quelques heures à lire les Bienveillantes – que je n’aurais pas attendu de lire pour découvrir la Shoah, loin s’en faut, j’ai aussi été interpellée très jeune -, mais en ce qui me concerne, ça ne m’empèchera pas de me préoccuper des personnes sans toit, des sans-papiers, et de toute cette population vulnérable et précaire qui ne cesse de croître (nous/moi compris), comme l’exige ma profession.
Ce n’est pas incompatible.
Du reste, s’il a une chose dont je me contrefous c’est bien de "la critique" en matière littéraire ; je n’ai pas besoin qu’elle me dise quoi lire, j’ai suffisamment de centres d’intérêts pour ça. Et puis je n’aime ni Houellebecq, ni Beigbeder, ni Gavalda donc.

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Jonathan Littell s’égare et égare son lecteur avec lui. Bête à psychanalyse il nous noie dans les archives. Pousse-à-la-femme il nous foudroie avec la métaphore de l’inceste ( le couple de la race pure ) et celle de l’abjection perverse ( le nazisme est une pornographie kitsch du romantisme allemand). Un événement dans la littérature. A relire, forcément.

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ca vaut le coup de revenir faire un tour ici : ce dernier post m’ intrigue et m’intéresse.
En effet je ne savais trop quoi faire des quelques pages sur la "psychanalyse" d’Hitler et du nazisme.
A relire, donc.
Thanks !

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Le temps passe et les lectures approfondies du roman de J. Littell relativisent les commentaires d’Edouard Husson et de Michel Terestchenko. Jean Solchany pour la recherche historique et Florence Mercier-Leca pour la littérature , et quelques autres , de plus en plus nombreux, ne considèrent plus « Les Bienveillantes» comme un canular . Sans reprendre les propos hyperboliques de certains ( Georges Nivat , Pierre Nora et bien d’autres ) ceux qui ont lu et relu le livre énonce les qualités de cet événement littéraire. Jamais en 60 ans , une oeuvre artistique n’a pu rendre sur ce sujet ( l’apocalypse européenne pendant la seconde guerre mondiale ) , à ce niveau d’incandescence , l’effet de Réel qui émerge de cette narration. Comme le dit Solchany c’est un roman qui réussit là où le cinéma n’a jusqu’à aujourd’hui pas totalement convaincu. Peu d’oeuvres littéraires ont contribué de manière aussi efficace au «devoir de mémoire». La fiction , le témoignage et le livre scientifique constituent 3 approches différentes et non concurrentes du nazisme et de l’extermination des juifs. Certains lecteurs ne semblent pas prêts à reconnaître la légitimité de la démarche fictionnelle, alors que cette dernière jouera à l’avenir un rôle croissant dans la prise de conscience de la monstruosité du nazisme.L’intervention des intellectuels dans le débat critique est indispensable, mais il y a des limites à l’expertise historienne. S’exprimer sur le rapport à la vérité lorsqu’il s’agit de littérature( ou de cinéma ) présuppose une grande prudence.Les historiens ne doivent pas ruiner leur crédit en souscrivant à un fondamentalisme hypercritique qui conduit à assassiner un roman qui ne mérite pas un tel traitement. « Les Bienveillantes» apparaissent comme un texte exigeant. Il sollicite diverses compétences du lecteur et pas seulement culturelles.

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"Les Bienveillantes": c’est monumental, un bouquin qui marque a vie. Ces 20 dernieres annees, seuls "La Montagne Magique" de Thomas Mann et "Belle du Seigneur" de Albert Cohen m’ont fait une aussi forte impression. Meme si on s’en prend plein la figure a chaque page, lisez donc "Les Bienveillantes".

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Salut Deedee,

Je viens de finir Les Bienveillantes, et en cherchant des critiques je tombe sur ton blog. Il m’a fallu un an pour le lire. Je l’ai laissé tombé à deux reprises. La dernière fois, c’était 100 pages avant la fin et je n’en pouvais vraiment plus, je manquais complètement de courage. Un ami m’a dit que j’avais tort, qu’à la fin il se passait des trucs. Je l’ai donc repris au bout de plusieurs mois et en fait non, il se passe rien de spécial à la fin. Mais je suis quand même contente de l’avoir terminé. On ne se sent pas "sali" de l’avoir lu. Toutes ces horreurs ne concernent que le personnage et les nazis et non pas le lecteur. Il y a une impression de voyeurisme et de participer à ce qu’il fait, mais en fait, non, on est juste lecteur et protégé par cette qualité de lecteur. On ne cautionne pas ce qu’il fait sous pretexte qu’on le lit. Finalement le livre fait office d’écran protecteur entre le lecteur et le nazisme montré sous ce qu’on peut supposer de sa vérité crue. Si on avait vu toutes ces horreurs en vrai, alors oui, on se serait détourné, à moins d’avoir été embriguadé ou entaché par ce nazisme. Bref, on peut le lire, je témoigne que ce n’est pas contagieux. Quand à mon point de vue sur le bouquin, je ne sais pas. Je suis éberluée. Je ne sais pas ce qui est fiction dans la vie intime de ce personnage et ce qui est vrai. Je pense qu’en faisant passer le personnage pour fou, (il devient vraiment fou à la fin), on le disculpe un peu et c’est dommage. Ce qui est dur à comprendre c’est comment des gens pas fous ont pu être nazis et le rester après la guerre et nier ou minimiser leurs crimes avec sérennité devant les juges et les journalistes. Le livre ne montre pas comment ce type peut vivre avec ça, puisque finalement, ce type est assez peu banal (tous ses problèmes avec sa soeur)et finit par oublier ce qu’il fait et ne se rend même plus compte de ses crimes à la fin. Peut-être que c’est ça la réponse à la question: les nazis oubliaient leurs crimes, leur conscience se disloquait complètement et voilà.
Mais quand même, c’est une belle oeuvre, hyper bien écrite, documentée. C’est un peu un OVNI littéraire inclassable selon moi.
Allez, bon courage si tu le lis, et sinon bonnes lectures estivales (des livres un peu frais et pétillants, c’est bien aussi).
Letournelle

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J’ai commencé ce livre il y a un an, je l’ai lu par périodes, et il me reste à peine 100 pages à lire. Mais Dieu que c’est ennuyant !! Si le premier tiers du livre est coup de poing en effet, la suite s’enfonce dans des descriptions et des discussions rasoir. Le narrateur divague pendant des pans entiers du roman… Parfois quelques sursauts d’intérêts mais sans plus. d’autant que l’écriture de Littell est comme un discours. Parfois, il n’y a pas de points pendant des pages, les phrases sont interminables.

Contrairement à ce que j’ai pu lire, l’auteur ne décrit pas les monstruosités nazis sur 900 pages !! Il n’y a pas que ça dans ce bouquin, et je rejoins l’avis de JV Culture posté au tout début des avis sur ce blog :

Je cite :

"Un « allemand ordinaire », son narrateur ? Donc, les SS étaient tous docteurs de l’Université, férus de littérature, mélomanes, incestueux, matricides, homosexuels et psychopathes à tendances schizoïdes… Non ? vous êtes sûrs ? Pourtant, le « héros » de Littell, oui !
Neuf cents pages avalées avec un entonnoir et me reste une détestable impression de « collage ». Littell peut remercier les centaines d’historiens et leurs travaux, qu’il a patiemment réinjectés dans son ouvrage…(…)C’est tout ? Non ! Littell a pris soin d’agrémenter son récit hyper-documenté, mais laborieux, d’anecdotes scatologico-sexuelles, qui entrent dans la liste des ingrédients qui font les bonnes soupes éditoriales."

Allez plus que 100 pages…

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C’est un livre très fastidieux voir barbant truffé de termes spécifiques sui parasitent la lecture. Je m’embourbe et ne parvient pas à poursuivre ma lecture. Sur quels critères le jury s’est-il basé pour en faire un Goncourt???

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Très très lourd à lire comme livre, je peux comprendre que certains avis divergent. Est-ce qu’on peut dire "j’ai adoré!!!" ou bien "j’ai détesté!" je ne sais pas.Je peux affiemer qu’ ils nous laisse en tout cas pas indemme.Je suis fasciné par toute la recherche faite en matière historique et toute la recherche sur la linguistique (passage dans le livre très fastidieux mais néanmoins intéressante). le mélange de roman et de personnage istorique que le narrateur rencontre (brasillac, cousteau, Höss et j’en passe)
Ce qui dérange dans ce livre c’est l’horreur des scènes parce que dans ce livre c’est un SS qui le décrit, contrairement à ce que l’on a l ‘habitude de lire où ce sont des victimes qui décrivent ( je pense à Primo Lévi nottamment, il décrit avec tellement d’horreur et pourtant il reste objectif et personne ne dit rien, vous voyez ce que je veux dire?).
Le personnage dérange par sa culture,mais aussi parce que celui-ci croit que ce qu’il fait est juste et puis on côtoie d’autres nazis différents du personnage principale des nazis de bases au nazi du style Himler (sic Jlittel)
C’est un livre riche en Hitoire, riches en référence mythologique , riche en psychanalyse.Finalement il ne décrit pas que l’extermination juive mais aussi il explique ce qu’était le nazisme,l’obsession du nazisme qui ne s’arrêtait pas qu’aux juifs ( c’est d’ailleurs décrit dans le livre tout ce que l’on éliminait : les vieux , les enfants, les homosexuels, les bolchéviques, les tsiganes , les homosexuels)
Ce livre perpétue le "devoir de mémoire""N’oubliez pas que cela fut,
Non, ne l’oubliez pas : "
pour finir dans ma critique un peu chaotique, j’en conviens ( mais ma fin de lecture est toutes récente) Il faut lire ce livre comme un documentaire historique, c’est un livre pour essayer de comprendre ce qui c’est passé.

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Bonjour,

Oui, tout a été dit sur Les Bienveillantes. Je viens moi même d’en venir à bout en 4 semaines d’intense lecture !
La première partie est en effet d’une grande atrocité… De mon coté j’ai eu le courage de la surmonter pour me jeter à corps perdu dans la suite.
A mon tour d’apporter ma pierre à l’édifice, avec quelques mots qui vous inciteront peut être à rouvrir le livre, se ce n’est déjà fait.
Bien à vous,
http://artniak.wordpress.com/2012/01/09/plus-que-jamais/

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