Moi, Christiane F., la vie malgré tout

moi christiane F

On a toutes (et peut être même tous ?) lu, ados, le livre de Christiane F., « 13 ans, droguée, prostituée« . On a toutes frémi en découvrant son quotidien de camée. On s’est toutes demandé ce que faisaient les parents pour laisser une gamine de 13 ans s’envoyer dans les veines autant de saloperies et se prostituer le reste de son temps pour se payer sa came.

Je me souviens de cette lecture comme si c’était hier, de la violence des mots qui m’avait fait l’effet d’un uppercut avant de faire place à une  immense tristesse, mâtinée d’un malaise assez palpable. Comment rester indifférent au sort de Christiane F. et ne pas opérer une descente aux enfers en règle à ses côtés, comment s’imaginer ce que ça représente, de faire le tapin, à 13 ans ? Comment continuer à lire ce qui est par ailleurs indicible, et qui est pourtant couché noir sur blanc ?

Aujourd’hui, Christiane F. est en vie. A 51 ans, elle se livre et raconte l’après : sa vie depuis 35 ans. Qui aurait cru un jour que Christiane F. aurait un après. Mais à quel prix ? Hépatite C, cirrhose, son corps n’est qu’un déchet. Persécutée, jamais oubliée, la gamine semble être encore là, à se demander pourquoi. La vérité, nue, crue, explose au visage du lecteur : Christiane n’a jamais totalement décroché. Son quotidien se résume à une somme d’errances et de coups durs qui la rattrapent et défoncent la moindre parcelle de bonheur qu’elle parvient à se ménager bon gré, mal gré. Il faut croire que la vie n’aime pas les happy ends.

Oui, j’ai aimé savoir ce que devenait Christiane F. C’est curieux, l’effet qu’elle fait, d’être si ce n’est une amie, au moins une connaissance. On a envie de la secouer, de l’aider, de la câliner. De lui dire que demain ira mieux.

Pourtant, je n’ai pas aimé ce livre. Je ne sais pas si c’est la traduction qui est à blâmer, mais le titre donne le la : je ne vais pas me lancer dans une explication de texte, hein, mais franchement, vous ne le trouvez pas bancal, ce titre ? Même sans chipoter, le contenu du livre est franchement mal rédigé. Poussif, redondant, mal tourné… Au fond, j’ai presque regretté cette lecture, qui me laisse un goût amer : Christiane a raté sa vie, elle ne s’en est pas sortie. Et en plus, c’est mal écrit.

D’où cette question : au fond, fallait-il vraiment remuer le passé ?

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Ce que dit la 4ème de couv’ : Le sort de Christiane F. a fait le tour du monde. Des millions de gens ont grandi avec les confessions déchirantes de cette adolescente allemande de 13 ans, droguée, prostituée. Mais que s’est-il passé ensuite ? Trente-cinq ans plus tard, Christiane V. Felscherinow revient sur les années qui ont suivi la publication du livre et les différentes étapes de son existence jusqu’à aujourd’hui : des années heureuses en Grèce à sa survie en prison, du combat contre l »addiction aux rencontres avec ses idoles rock & roll, de l »apparition d »un ange gardien aux moments de bonheur avec Phillip, son fils. Sur fond de description sans concession des milieux de la drogue et des relations qui s »y nouent, celle que le monde entier connaît sous le nom de Christiane F. dit tout, et se livre ici avec une franchise et une pudeur étonnantes.

Commentaires

Mmmh c’est vrai que par curiosité, j’aimerais lire ce livre. Savoir ce qu’elle est devenue. Elle est presque devenue une légende, l’allégorie de la camée. Du coup, d’après ton avis, j’hésite. Peut-être plus tard!

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Ça serait mal écrit mais avec un happy end, ça vaudrait le coup. Mais là ça nous ramène à l’idée que la roue parfois reste bloquée, que tu peux avoir une vie de merde qui ne s’améliorera jamais et que parfois c’est foutu dès la naissance.
Dans le 1er bouquin il restait l’espoir qu’à son âge Christiane finisse par s’en sortir, mais si en plus on apprend que non, elle commence mal, elle finit mal, autant se pendre direct. Sur ce je vais lire Oui Oui et le chien jaune, ça me semble meilleur pour le moral !

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Je ne suis pas du tout d’accord avec toi… J’ai dévoré ce livre en quelques heures. Non, c’est vrai elle ne s’en ai pas tout à fait sorti, mais ça, ce n’était pas un mystère! et oui, ce n’est pas une fiction, c’est la vie réelle et quand on est allé aussi bas et en même temps aussi haut (une espèce de légende pour toute les femmes de notre âge, hein!), tu crois vraiment qu’on peut avoir une vie normal et un happy end?
J’ai trouvé ce livre très authentique, écrit avec des mots vrais, qui sortent de la bouche d’une nana qui a galéré pendant plus de 40ans avec les coups durs que la vie lui a donné et ses mauvais choix, mais sans jamais donner dans le pathos! c’est juste une sorte d’état des lieux.
J’ai recommandé ce bouquin à tout mes amis, je trouve que c’est un vrai témoignage de cette génération de la gare du zoo et ça pousserai pas mal de gens à regarder d’un autre oeil la personne à côté d’eux, même si elle n’a pas l’air dans sa meilleure forme.
Bonne journée

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Je pense qu’il ne fallait pas donner de suite à ce récit, comme souvent d’ailleurs…

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J’ai lu un autre avis qui était comme le tien. Mal rédigé et assez énervant en plus.
J’ai lu le 1er, mais je n’en garde aucun souvenir bizarrement. pourtant il est tjs sur les étagères chez mes parents !

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Merci de nous donner ton avis. Déjà que ce n’est pas évident de se plonger dans ce genre de livre, très noir, mais si en plus c’est mal écrit, ça m’en dissuade totalement.
Et pourtant, c’est vrai que j’étais curieuse aussi de savoir ce qu’elle est devenue.

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Je n’étais pas emballée à l’idée de me replonger dans son univers qui m’avait glacé dans ma jeunesse, alors merci de me conforter dans cette idée. J’ai le sentiment (peut être totalement infondé d’ailleurs) qu’un éditeur a simplement eu envie de faire un coup et d’espérer en vendre autant que le 1er.

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J’avoue avoir pensé un peu la même chose…

J’ai lu ce livre en quelques heures. Il est facile à lire me direz-vous, j’ai eu la sensation que j’avais la Christiane de 13 ans qui me racontait sa vie 35 ans après. Alors je ne sais pas si c’est une mauvaise traduction ou bien juste un effet voulu, d’avoir toujours ce même style, cru, qui ne fonctionne pas quand la personne qui parle à 51 ans et non 13 ans.
Sinon, je n’ai pas eu cette sensation d’une vie dramatique, d’un destin tragique, je trouve que malgré tout elle a fait beaucoup de chose. Après, oui, c’est clair qu’on est bien loin de nos vies rangées (ou pas) mais fallait s’y attendre. Je n’ai pas regretté de lire cette suite.
Mais bon, rien de nouveau, rien de dingue. Cela m’a juste permis de contextualiser le premier livre.

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Christiane F., « 13 ans, droguée, prostituée », un livre qui a marqué mon adolescence…. C’est vrai qu’on se demande ce qu’elle est devenue tellement on (parce que oui je pense que je suis pas la seule) a été touché et ému par cette histoire…
Mais d’un autre côté, c’est remuer le passé… Et c’est vrai que parfois il vaut mieux le laisser de côté pour avancer.. Comme on dit parfois « le passé, c’est comme utiliser un rétroviseur, il est bon de jeter un regard en arrière, mais si tu y regardes trop longtemps, tu manqueras ce qui est droit devant toi »

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Tu mets en mots ce que je pense tout bas de ce bouquin. On a de la tendresse pour l’histoire, parce-qu’on l’a connue jeune autrefois, elle s’était comme confiée à nous…mais bon sang que cette suite est mal écrite. On s’en rend compte dès les 1ères pages, on espère quand même que le style va s’arranger, que le début est simplement balbutiant mais…NON. J’en ai été presque agacée, je trouve que la médiocrité de l’écriture entacherait même un peu le récit.Mais je l’ai bien sûr fini, parce que c’est Christiane F. quand même 😉

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je l’ai rencontré et interviewé pour un reportage, je n’avais pas lu le livre mais j’avais vu le film très jeune ce qui m’avait profondément marqué. Je partage assez ton avis sur ce livre mais après cette rencontre je me dis que ce nouveau livre, sa narration reflète en fait assez ce qu’elle est aujourd’hui à 51 ans. Il n’y a pas eu d’Happy End comme tu dis pour elle, et toutes ces années passées n’ont pu au final effacé un passé si douloureux.

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Je suis d’accord. En lisant le livre on se demande pourquoi elle raconte tout ça? On se dit que c’est pas si intéressant et on attend presque juste le moment où elle avoue avoir rechuter, comme si de toute façon on savait qu’ elle n’aurait pas pu s’en sortir. On a le sentiment qu’elle a raté sa vie et manqué chaque occasion de s’en sortir, mais peut-être que ce livre ôtera l’envie aux lecteurs de faire comme elle, contrairement à son premier livre? Bref, un livre attendu, mais décevant.

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Aussi, c’est mal écrit/traduit. Il y a des fautes. Mais ce qu’il m’est resté de cette lecture c’est que nous sommes responsables de nos choix et décisions. Il m’a semblé que Christiane Felscherinow, dans son discours, n’ait pas compris cela et qu’elle attribue ses déboires à un tas d’autres facteurs que les siens. Elle ne cesse d’accuser la presse, mais c’est à travers cette presse qu’elle fait son come back…un gros Bof pour ce livre.

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J’avais été fascinée par l’histoire de Christiane F à ses 13 ans ; Je me reconnaissais en elle sur bien des points et je partageais le regard critique qu’elle portait sur les relations sociales par nécessité, sur les programmes scolaires infantillisants et sur les préjugés concernant la famille. Elle avait cité sa lecture favorite du moment: Erich Fromm – L’art d’aimer. Ce livre l’avait beaucoup aidée, comme il m’a aidé par la suite. Bref, Christiane était pour moi comme une grande soeur ; elle ma donné l’envie d’écrire.
Surprise d’avoir de ses nouvelles tant de temps après, j’ai acheté son livre dès sa sortie. L’image souriante et le titre promettaient une ode à la vie, même après un lourd passé. J’avais été trop optimiste ; je l’ai senti dès les premières pages. La petite Christiane, si intelligente et pleine de promesses n’était pas heureuse. Comme dit plus haut, elle a écrit comme la gamine de 13 ans qu’elle était, comme si elle était restée bloquée dans ces années-là. Elle semble accuser le monde entier de ses déboires et fini par fuir tous ceux qui l’aiment et essayent de l’aider. J’ai même failli abandonner ma lecture, saoûlée par des kilomètres de lieux communs et de noms propres dont je n’avais strictement rien à foutre, et je suis sûre que Christiane aussi puisqu’elle vit sa vie sans s’inspirer de celle des autres, en se fichant de sa propre sécurité.
Bref, ce livre pue la complainte et la dèche de vivre. Je crois que l’erreur de Christiane est de n’avoir jamais révélé ses sentiments de femme forte. Avec le recul, elle me fait l’effet de quelqu’un de froid, qui ne partage pas ses vraies émotions. Même si je l’aime et la respecte toujours autant, je suis déçue qu’elle n’aie pas trouvé la voie de son bonheur. On peut avoir eu un début de vie pourri et être quelqu’un d’heureux. Personnellement, je n’en suis pas encore là, mais je reste optimiste et m’attache aux gens positifs. Par son malheur, Christiane donne l’exemple à ne pas suivre et si sa vie n’aura servi qu’à cela, elle aura au moins été la voix qu’il manquait aux galériens de tout bords. Peace Christiane.

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J ai commencé hier la lecture de ce livre et au bout de (déjà!) qql pages j ai commencé à décrocher.
On peut dire pour le moins que la lecture n est pas fluide. Je butte sur les mots et sur les noms allemands incessants qui perturbent la lecture (du moins quand on ne sait pas qui sont ces gens/groupes de musiques.) etc). Je me suis rappelée que tu avais fait un article sur ce livre et c est en le redécouvrant que je me dis que ce n est pas moi qui bug: ce livre est vraiment mal écrit!

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